Sujets - Ryō
1
« le: 4 Octobre 2017 à 14h35 »
Bonjour à tous, pour le revival de ce blog, je vous propose un tout nouveau thème de recherche (qui pourra étonner par son propos). Il s'agit d'un questionnaire qui s'adresse aux agricultrices et agriculteurs. Je vous invite, si vous en connaissez parmi vos proches, à leur faire parvenir ce lien. J'essaye de comprendre le positionnement de cette catégorie sociale face aux événements en cours depuis quelques années. Merci d'avance! https://goo.gl/forms/VU6Nlhad3XYioACK2
2
« le: 20 Mars 2015 à 14h27 »
Devinez ce que j'ai appris pendant mon repas chez môman!
3
« le: 30 Janvier 2014 à 13h01 »
Bien! Je propose ce nouveau sujet pour pouvoir discuter avec les éventuels intéressés des consoles Wii et Wii U et des jeux qui sortent sur ces consoles et les consoles futures.
Acquisition, tests, progression, plan galère, l'objectif est ici de parler de ce qui se fait sur les machines.
Comme je ne suis pas sectaire et que certains jeux sont multiplateformes, je propose aussi qu'en cas de galère sur un jeu, les personnes motivées puissent donner le coup de main qui va bien.
Je vais donc commencer par causer de Batman Arkham Origins auquel je suis en train de jouer en ce moment. J'ai un défi qui me fait bien chier pour passer au niveau supérieur: il s'agit des défis aériens. Je suis bloqué au troisième et j'arrive pas à le passer. Pas moyen de trouver un tuto pour me montrer comment faire.
Un conseil, quelqu'un ou je suis le seul couillon à jouer à ce jeu ici?
4
« le: 23 Mars 2013 à 16h44 »
Ce matin, la véto est revenue. Je l'ai appelée en lui disant qu'il fallait te libérer. Elle est arrivée vers 10h du matin, a procédé, puis c'était fini. Elle m'a dit pendant ce temps "c'était un très beau chien!"En pleurant je lui ai répondu "et surtout super sympa".
Je t'ai emmené là-bas, mis dans un sac, puis dans une chambre froide. Et maintenant tu n'es plus là. Plus jamais je n'entendrai ta voix dans la cour. Je me rappelle ce mois de septembre 2004 où on est venus te rencontrer. Tu étais dans ton élevage, tu avais quatre mois. Qu'est-ce que tu étais moche! Kaori voulait un Mâtin de Naples, elle m'avait montré des photos, on avait cherché sur internet. A cette époque, on habitait à Laniscat, dans un tout petit apart, à deux, et la connexion était en 56K. C'était l'enfer : à Rennes, j'avais le double. Puis, on a fait cette visite. Mon avis était fait : qu'est-ce que tu étais moche, mais qu'est-ce que j'avais envie de t'emmener avec moi! On est repartis, dans la voiture on a discuté. Tu coûtais cher, pour un putain de clébard! Rentrés, nous avons appelé les éleveurs pour leur dire que nous reviendrions le lendemain te prendre. "C'est bizarre, depuis que vous êtes partis jusqu'à ce matin, il n'a pas cessé d'être plaintif!" C'était marrant. On t'avait trouvé, mais tu nous avais adopté aussi. On t'a donc emmené, sur le chemin, on te cherchait un nom. Les propriétaires t'appelaient Melchior, qui selon nous était au moins aussi naze que Vigano, ton nom de race. En te regardant, j'ai rigolé, avec tes paupières tombantes, tu avais l'air complètement défoncé. J'ai trouvé Valium. Kaori a dit "non, quand même c'est nul"..."Remarque, pour une infirmière, ça colle". C'était fait, tu étais maintenant et à jamais Valium. Tu nous en a fait voir, on a été durs, avec toi. Tous les trois avec Jimmy, le chien de Kaori dans ce petit apart...quel merdier! Le nombre de fois où on a dû nettoyer des océans de pisse que tu ne savais pas encore retenir... Et surtout, le nombre de fois où j'ai dû te prendre dans mes bras, toi et tes 25 kilos de bébé, pour te faire descendre les escaliers pour tes besoins. Ben oui, forcément, tu avais peur des marches! Pas pour les monter. Non, non, pour les descendre. Allez hop, deux étages! Tu as fini par nous faire confiance et descendre tout seul. Heureusement, tu atteignais bientôt tes 30 kilos... On en a eu des engueulades avec toi. Toi contre moi, toi contre Kaori, Kaori et moi à ton propos, les gens par rapport à toi, contre nous. Une fois, c'est moi qui me suis fait engueuler. Par le voisin. Il aimait pas que tu chies sur son pré carré. Ma foi, il avait raison, mais moi je voulais surtout que tu chies pour pouvoir remonter. Et pas de bol, tu aimais chier là. Il m'a engueulé. Je n'ai pas répondu. Toi, oui. Il s'est fait engueuler à son tour par mon chien. On est rentrés, et je t'ai félicité une fois cachés de m'avoir défendu. Puis on a déménagé dans une maison, tu avais tout un jardin pour toi, je marchais régulièrement sur des mines, lâchées là tout comme pour mon attention. Tu cochonnais le linge qui séchait, tu piquais des trucs sur les fils, tu jouais avec Jimmy, Ooligan...On avait des poules, tu les prenais dans ta gueule, et tu les baladais. Tu ne les croquais pas, non, non. Tu les trimballais dans le jardin, il fallait te demander de les lâcher pour les remettre dans leur enclos. Et tu obéissais toujours. Je crois que tu étais un peu triste d'un peu moins nous voir, mais tu étais libre de tes mouvements. Et puis, il y avait Jimmy et Ooligan. Un jour, tu t'es mis à hurler à la mort. Comme ça, sans raisons. Et de ce jour-là, pas un jour n'a passé sans que tu nous fasses le "muesin". C'était pratique au Maroc : habitué à avoir ta voix la nuit, on a dormi comme des bébés, là-bas ! On a appelé tes éleveurs, pour savoir. Ils ont rigolé ; ton père faisait pareil. Les balades au marché étaient épiques. Entre s'arrêter pour renseigner les gens "c'est quoi, ça?", et l'espace disponible pour marcher à tes côtés, la surprise, parfois la peur des gens...Mais les malins venaient se renseigner, quand même, au lieu de fuir ce qu'ils ne connaissaient pas. Tu étais extrêmement bien élevé, incroyablement gentil. Tu n'aurais pas fait de mal à une mouche. Tu ne le faisais pas, en fait. On est arrivés là où on vit aujourd'hui ; tu as, je crois, été heureux. On te manquait toujours. De toutes façons, on te manquait quoi qu'il arrive. Et dès qu'on sortait, tu étais là, avec nous. Tu adorais l'été les apéros dehors. Parce qu'on était là, parce que tu aimais bien que je te donne une goutte de despé, ou Kaori une goutte de rosé. Et puis tu te collais. Tu t’aplatissais de tous tes 60 kilos sur nos pieds, et tu restais en contact, tout tranquille. En ronflant. C'était ta caractéristique, le ronflement assourdissant. Et quand on venait travailler dehors, il fallait que tu ne sois pas loin. Quitte à prendre un coup de masse, parfois. Tu m'as poussé à plus d'attention. Tu as fait mentir tout ce qu'on a toujours entendu sur la fragilité du Mâtin de Naples, sur son prétendu estomac en mousse qui doit avoir de la croquette à dix briques. On l'a fait, durant toute ta croissance, se ruiner en croquettes. Tu es devenu un pépère magnifique, tu as fait des compétitions de races. Tu as fait de belles portées, souvent nombreuses. Tu as été un étalon du tonnerre. Je me rappelle toutes ces fois où on s'est cognés des routes hallucinantes pour te faire participer. Nantes, Laval, Niort, Saint-Brieuc, Campbon. A Campbon, je crois que tu as failli mourir, tellement il faisait chaud. Ni une, ni deux, on a décidé de se casser avant l'heure, au risque de se mettre à dos la société canine. Mais quoi? Elle est pas supposée assurer la sécurité et la santé des bêtes? On s'est tirés, non sans que je manque de coller une énorme beigne au crétin bourré qui nous faisait la morale "c'est pas bien de partir avant la fin", et patati, et patata. Mais bougre d'espèce de connard, si je reste, mon chien crève. On se casse. A force de faire toute cette route dans la même voiture, tu as considéré la Clio société comme ta niche personnelle. Tu adorais être dedans, ça voulait dire "on sort". Kaori t'a amené en vadrouille combien de fois, pour te faire voir les alentours, aller dans les bois, te baigner dans la rivière, ou le lac de Guerlédan. C'était incroyable, ce que tu faisais. Tu allais la chercher, elle s'accrochait à ton collier et tu la ramenais au bord. "Ah ben merde alors, Valium est un chien d'eau!"Ces derniers temps, tu n'allais pas fort. On t'a retrouvé un matin, tu ne voulais pas te lever. On t'a soigné, on t'a chouchouté de plus belle. On a fait "péter les boulettes" parce qu'on croyait que tu avais mal aux dents, une rage qui te serait venue d'un coup. Tu as mangé les boulettes...et aussi les croquettes. Puis, tout récemment tu as beaucoup maigri. Un mâtin, ça vit dans les 6 ans, après ce sont les arrêts de jeu. Ils ont duré presque trois ans, merci mon grand. Hier soir, quand je suis rentré, tu étais sous le hangar à bois. Tout le monde gueulait, là-dedans. Caradoc et toi. Caradoc finit par se taire, mais pas toi. Je t'entends malgré mon casque sur les oreilles. Je te demande de te taire, mais tu ne le fais pas, ce n'est pas très normal. Tu commences à te lever, et là je vois que tu ne poses plus une patte par terre. Tu tombes. C'est donc comme ça que ça va finir. Je l'ai compris. J'envoie un message à Kaori qui lui laisse bien penser que ça craint, ce soir. Je finis par appeler la véto. Elle voit l'état du pépère, lui file un calmant en me demandant de la rappeler demain, que si ça ne va pas mieux, "le diagnostic ne sera pas positif". On passe une soirée de merde, tu penses bien. Tu ne fais plus de bruit, le produit agit, tu dors. Donc tu ne dois plus trop avoir mal. Je m'endors avec le c½ur qui bat un peu plus fort, parce que je crois que demain je devrai faire quelque chose qui me débecte. A cinq heures du mat, je t'entends te plaindre. Tu me réveilles à nouveau à sept heures, je vais te voir immédiatement. Kaori a dû partir travailler. Elle t'a dit au revoir, et merci, avant de partir. Elle aurait préféré être avec toi, elle aussi. Elle m'appelle. La décision est prise, tu souffres, et ce serait plus qu'égoïste de te laisser souffrir. J'appelle la véto. J'ai la chance de pouvoir passer une heure avec toi. Rien que toi et moi. Je te dis merci, d'avoir été là, je te demande pardon, de ne pouvoir te soulager. Je te fais toutes les grattouilles que tu aimes bien, sous le menton, dans le cou, les oreilles...je te fais un énorme câlin, parce que je sais bien que c'est le dernier. Ce matin, la véto est revenue. Je l'ai appelée en lui disant qu'il fallait te libérer. Elle est arrivée vers 10h du matin, a procédé, puis c'était fini. Elle m'a dit pendant ce temps "c'était un très beau chien!"En pleurant je lui ai répondu "et surtout super sympa".Et je t'ai dit, avant la dernière piqûre "Allez, ronfle, maintenant..."
5
« le: 16 Juillet 2012 à 8h41 »
Ryô (qui ne finit jamais ses phrases)
Hep hep hep, moi je fais juste la grève de la fin (de phrases) jusqu'à ce que Gilles m'ait remis mon smiley "gaspdegasp", c'est tout, j'ai des raisons bien plus graves qui devraient pouvoir me conduire sur le divan d'un Merde, Dral, je suis désolé, j'ai modifié ton post au lieu de le citer. Tu veux bien le refaire? Je suis vraiment navré
6
« le: 2 Juin 2011 à 9h52 »
Bonjour tout le monde,
ça fait un moment que je n'ai pas posté quelque chose ici! Ailleurs non plus, en fait. Mais bon, faut bien bosser. Hors là, je viens de finir de me cogner ce qu'on appelle une recension. Une recension des expressions françaises qui portent un peu sur le cheval, son attirail, son environnement ou son cavalier.
Alors évidemment, je n'ai sans aucun doute pas fini de faire le tour. Cela sera donc à suivre.
Les expressions qui suivent et leur définition sont issues du site, très bien fait et très intéressant, expressio.fr. Il est bien évident que mon travail n'est ici qu'un recensement. C'est à l'auteur du site qu'il incombe de recevoir les félicitations du travail accompli. « Sonner l'hallali »Signification: Annoncer la défaite, la ruine, la déchéance (de quelqu'un, de quelque chose). Proclamer sa victoire. Origine: Non, l'hallali n'est pas ce dépôt qu'on trouve au fond de certaines bouteilles de vin ! Et, par conséquent, on ne boit pas avec Alice jusqu'à l'hallali. L'hallali est le dernier temps de la chasse à courre, celui où la bête pourchassée est mise à mort. À la fin du XVIIe siècle, le mot existe sous la forme "ha la ly". Il est composé du verbe 'haler' ("exciter les chiens") et d'une contraction de "à lui" au sens de "après lui" ('lui' étant l'animal pourchassé). L'hallali était d'abord le cri qui annonçait que la bête poursuivie est aux abois. C'est ensuite devenu le son du cor qui signale la même chose (on disait donc déjà "sonner l'hallali", mais au sens propre). Ce n'est qu'au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle qu'il a servi à désigner le moment de la mise à mort. Au figuré, sonner l'hallali s'est ensuite appliqué à toute annonce de destruction de / de victoire sur quelqu'un ou quelque chose. « Mettre à pied » Signification: Renvoyer, congédier (un employé). Origine: A partir du XVe siècle, cette expression signifiait "priver de son cheval" ou de ses chevaux. Ainsi, le cavalier ou grenadier qui avait commis une faute et qu'on privait momentanément de son cheval, lui faisant subir une double humiliation puisqu'il revenait au niveau de la "piétaille" et qu'on lui affectait des tâches ingrates. La signification actuelle apparaît au XIXe siècle. « Ne pas se trouver sous le pas (sabot, pied) d'un cheval (d'une mule) » Signification: Être rare, très difficile à trouver (principalement pour des choses de valeur). Origine: A l'origine, au XVIIe siècle, l'expression contenait 'dans le pas d'un cheval', le pas voulant dire 'trace'. Si cette expression est une négation, c'est parce que chacun sait que ce qu'on trouve habituellement dans la trace d'un cheval, ce n'est pas rare du tout et ça n'a pas une grande valeur, sauf peut-être comme engrais ou pour un piaf frigorifié, pour lui permettre de se réchauffer (à condition que la motte soit 'fraîche'). Le sens de pas pour 'trace' n'étant plus compris, 'dans' a fini par être remplacé par sous et le pas souvent remplacé par 'sabot', ce qui est compréhensible, d'autres fois par 'pied', car le cheval fait partie de ces rares animaux qui, comme l'homme, ont des 'pieds'. Le cheval, lui, est des fois remplacé par un autre équidé, tout autant producteur de 'traces'. « Tirer à hue et à dia » Signification: Aller dans des directions opposées. Agir de manière contradictoire, de façon désordonnée. Origine: 'hue' ('hurhaut', autrefois) et 'dia' ont été des cris de charretiers pour exciter un cheval et le faire avancer, ou des cris de laboureur pour faire aller le cheval de trait à droite ou à gauche, respectivement. Par extension, celui qui tire à hue et à dia (sous-entendu : simultanément) fait preuve d'un manque d'organisation certain ou est condamné à être écartelé. Au XVIIe siècle, on utilisait l'expression "il n'entend ni à hue, ni à dia" pour dire de quelqu'un que "on ne saurait lui faire entendre raison". En clair, si votre chef vous donne un ordre et, quelques minutes plus tard, l'ordre inverse, vous pouvez lui dire qu'il tire à hue et à dia. Et s'il s'énerve et refuse de comprendre pourquoi vous lui avez dit ça, alors "il n'entend ni à hue ni à dia". Mais ce genre de situation ne se produit jamais, bien sûr : si les chefs sont devenus chefs, c'est toujours parce qu'ils sont compétents, savent parfaitement ce qu'ils font et ne commettent jamais d'erreur... [1] [1] Je le sais : j'ai été chef ! « Être à cheval sur... » Signification: Être très exigeant, très strict sur... Attacher une grande importance, tenir rigoureusement à... Origine: Il est certain qu'un cavalier est à cheval sur... son cheval. Et on peut, sans crainte de se tromper, affirmer qu'il attache une grande importance à sa monture. Mais est-ce que cela suffit à expliquer notre expression ? Eh bien nous n'en sommes pas loin ! Ceux qui sont si exigeants sur diverses choses que sont les principes, les règles ou l'orthographe, par exemple, sont des gens qui sont supposés bien les connaître et qui n'admettent pas qu'on s'en écarte ou les maltraite. Ne peut-on en dire autant du cavalier vis-à-vis de sa monture[1] ? Et quand on voit des écoles comme le Cadre Noir de Saumur ( ) où les chevaux montés doivent apprendre à faire différents sauts, l'écuyer n'utilisant pas d'étriers, celui-ci ne doit-il pas être aussi fermement 'attaché' à son cheval que d'autres le sont à la qualité de l'orthographe ou au respect des principes ? Voilà autant d'images venues du monde équestre qui se sont répandues dans la vie de tous les jours pour donner naissance à notre expression dont la date d'apparition ne semble pas être exactement connue mais qui est citée par la version de 1832 du Dictionnaire de l'Académie Française. [1] Surtout que si le cavalier s'écarte un peu trop de sa monture, c'est probablement que son avenir très proche va être un tantinet désagréable, après un atterrissage brutal sur le plancher des vaches. « Se tenir (être) droit dans ses bottes » Signification: Garder une attitude ferme et déterminée, sans plier. Avoir la conscience tranquille (même à tort). Origine: L'origine de cette expression n'est pas certaine. Elle pourrait venir du milieu militaire où les cavaliers devaient se tenir bien droit sur leur selle et dans leurs bottes. Elle pourrait aussi être apparue en opposition à une expression d'origine flamande "avoir une petite pièce dans ses bottes" qui voulait dire "être ivre" (la 'petite pièce' rendant la marche difficile), donc tout le contraire de se tenir bien droit. Elle est remise au goût du jour par Alain Juppé ( ) le 6 juillet 1995 lorsqu'il déclare "Je suis droit dans mes bottes et je crois en la France" alors qu'il est interrogé sur TF1 à propos de son appartement parisien au loyer défiant toute concurrence et de la baisse de loyer qu'il avait demandée pour l'appartement de son fils. Ce jour-là, lui croyait en la France, mais la France n'a pas vraiment cru en lui. « La mouche du coche » Signification: Désigne quelqu'un qui s'agite beaucoup sans rendre de réels services ou qui est empressé inutilement. Origine: Cette expression est en général précédée du verbe 'faire' ou 'jouer'. Un coche était autrefois un véhicule de transport public tiré par les cheveux des chevaux. Il transportait surtout les gens pauvres, les riches ayant leur carrosse personnel[1]. Notre expression vient d'une fable de Jean de la Fontaine "le coche et la mouche" ( ) dans laquelle la morale est claire : « Ainsi certaines gens, faisant les empressés, S'introduisent dans les affaires : Ils font partout les nécessaires, Et, partout importuns, devraient être chassés. » Dans cette fable, donc, le fabuliste raconte l'histoire d'un coche dont les six chevaux qui le tirent n'arrivent pas à le sortir d'une situation difficile. C'est alors qu'intervient une mouche qui s'affaire de façon très désordonnée et qui, une fois que le véhicule est sorti de son mauvais pas, s'en attribue tout le mérite. On peut noter que l'anglais coach vient du français coche. De là à imaginer que nos coaches modernes, avec le sens d'entraîneur ou d'accompagnateur personnel et dont on nous rebat les oreilles actuellement, sont des gens « qui s'affairent de façon très désordonnée et qui, une fois la tâche terminée, s'en attribuent tout le mérite », il n'y qu'un pas que je m'abstiendrais de franchir, mais uniquement parce qu'on me retient. « Ronger son frein » Signification: Contenir avec peine son impatience, son dépit, sa colère (faute de pouvoir l'exprimer). Origine: Voilà une expression qui peut sembler très étrange si on oublie qu'elle a plusieurs siècles et si on ne connait pas grand-chose aux chevaux. En effet, imaginez que vous ne puissiez exprimer votre colère. Alors quoi de mieux que de descendre de votre voiture, installer le cric, démonter une roue et vous mettre à ronger, au choix, un disque, une plaquette ou un tambour (avec une pointe de ketchup) ? Une chose est sûre, en vous occupant ainsi, vous devez certainement vous calmer. Et faire plaisir à votre dentiste... Mais cette expression datant de la fin du XIVe siècle, ce n'est pas aux véhicules motorisés qu'il faut penser, mais à la plus belle conquête de l'homme : la femme le cheval. En effet, le 'frein' n'est ici rien d'autre que le mors ( ), cette pièce généralement métallique placée dans la bouche de l'animal et qui, reliée aux rênes, sert à le diriger. Or, que fait un cheval qui s'impatiente en attendant le retour de son maître : il ronge son frein, faute de choses plus intéressantes à faire. Dans cette métaphore, le 'frein' c'est ce qui bloque l'élan de celui qui aimerait bien exprimer ses sentiments. Et 'ronger' est associé à cette énergie contenue qui devient corrosive et mine l'intérieur. « Monter sur ses grands chevaux » Signification: S'emporter, se mettre en colère. Prendre de haut. Origine: Ceux qui n'auraient à proximité que des chevaux de Przewalski ( ) auraient beaucoup de mal à monter sur leurs grands chevaux, vu la taille de l'animal et son indomptabilité. Autrefois, alors que le cheval était le moyen de locomotion principal, on en utilisait plusieurs sortes et, parmi celles-ci : le palefroi servait pour les parades, pour les voyages et comme monture pour les dames ; le sommier (la bête de somme) portait les armes et les bagages ; le destrier était le cheval de combat, animal de race et de grande taille (il était ainsi nommé parce l'écuyer l'amenait de la main droite au chevalier). Lorsque les chevaliers combattaient, ils montaient sur des destriers et plus le "cheval de bataille" était grand, plus ils pouvaient observer et dominer l'adversaire. Ainsi, à l'origine, monter sur ses grands chevaux, c'était, pour une troupe de chevaliers, partir à la bataille en chevauchant de grandes montures. De la fougue et l'ardeur nécessaires pour partir ainsi en guerre, il nous est resté, au figuré et depuis la fin du XVIe siècle, cette expression où la fougue est devenue celle de celui qui s'emporte. « Etre coiffé au / sur le poteau » Signification: Être battu de justesse Origine: Normalement, c'est aux ciseaux et au peigne qu'on coiffe quelqu'un, pas au poteau, très peu maniable et assez mal aiguisé. Quant à être coiffé sur un poteau, je vous laisse en deviner la diffi-cul-té et l'inconfort. Qui n'est pas habitué aux courses hippiques ou n'a pas été un admirateur inconditionnel de Léon Zitrone peut avoir du mal à imaginer l'origine de cette expression. Mais pour les autres, elle est très claire. C'est en 1906 qu'est apparu le verbe 'coiffer' avec le sens de "dépasser d'une tête à l'arrivée d'une course". Cela s'explique aisément, car on peut facilement faire l'amalgame entre la tête et la coiffe. En 1939, "coiffer un concurrent", c'était le dépasser. C'est à la même époque, dans le monde des courses de chevaux, que l'expression est d'abord apparue. En effet, la désignation du gagnant se fait au passage d'une ligne matérialisée par un poteau placé sur le côté intérieur de la piste. C'est lorsqu'un cheval gagnait d'une courte tête qu'on disait qu'il avait 'coiffé' son adversaire sur le poteau. Par extension, l'expression s'emploie dans n'importe quelle compétition, pas obligatoirement sportive, lorsque quelqu'un l'emporte de justesse, au dernier moment, sur quelqu'un d'autre. « Tailler des croupières » Signification: Occasionner des difficultés, des embarras. Faire obstacles à des projets. Origine: Non, je ne vais pas vous emmener aujourd'hui aux tables de jeu d'un casino : une croupière n'est pas une femme croupier[1]. Ceux qui aiment les régimes sans selle ne savent pas de quoi il s'agit, mais les autres n'ignorent pas que la croupière est une longe qui est reliée à la selle d'un cheval, qui passe sur sa croupe (d'où le nom), puis sous sa queue et qui est destinée à empêcher la selle de remonter vers le garrot. Au XVIIe siècle, à une époque où les blindés n'existaient pas encore et où le cheval était le seul 'véhicule' de combat, tailler des croupières, c'était "combattre rudement" et "mettre en fuite", par allusion aux cavaliers qui galopaient à la suite et suffisamment près des ennemis en fuite pour, de coups d'épée ou de lance, couper leurs croupières et, ainsi, les déstabiliser et provoquer leur chute. C'est des difficultés ainsi occasionnées à l'ennemi que, par extension, l'expression a pris son sens actuel. [1] Même s'il est parfois utilisé dans certains magazines, le mot 'croupière' avec ce sens ne semble pas, pour l'instant, être accepté par l'Académie. « A cheval donné on ne regarde pas la bride / la bouche / les dents » Signification: Il faut toujours être content d'un cadeau reçu. On ne doit pas critiquer un cadeau, quand bien même aurait-il un défaut Origine: Si la date d'apparition de cette locution proverbiale n'est pas connue avec précision, elle remonte à loin, puisqu'en latin médiéval, on disait déjà la même chose sous la forme "non oportet equi dentes inspicere donati". À cette époque, le cheval, principal moyen de locomotion, avait une importance autrement plus grande qu'aujourd'hui où il a été remplacé par le cheval-vapeur et le cheval fiscal. Celui qui se faisait offrir un cheval et qui avait du savoir-vivre devait en remercier chaleureusement le donateur, sans se préoccuper de savoir si la bride de l'animal était en mauvais état ou sa dentition laissait à désirer. Aujourd'hui encore, il n'est pas vraiment sympathique, vis-à-vis de celui qui vous offre un cadeau, d'en regarder les détails, d'en critiquer les éventuels défauts ou de dire qu'il ne vous plaît pas ; même si c'est hypocrite et même si l'hypocrisie est un vilain défaut. De nos jours on pourrait remplacer cette locution par "à lapin rose donné on ne regarde pas les piles" ou bien "à console de jeu donnée on ne regarde pas les manettes", par exemple. « Avoir la bride sur le cou / Lâcher la bride à quelqu'un » Signification: Être libre de faire ce qu'on veut / Laisser quelqu'un libre d'agir ou de s'exprimer Origine: Celui qui supposerait que nos expressions sont en lien avec Brides-les-Bains ( ) aurait une imagination débridée, car ce n'est pas vers le thermalisme qu'il faut se tourner si on veut en comprendre l'origine, mais vers le monde équestre. En effet, la bride est un ensemble d'éléments du harnais d'un cheval, destiné à le diriger, cet ensemble, placé autour de la tête, étant souvent assimilé aux seules rênes. Et si on ne tient plus les rênes, si on les laisse sur le cou de l'animal, celui-ci devient libre d'aller où bon lui semble. C'est de cette image simple que sont nées nos expressions dont le sens figuré date du milieu du XVIe siècle. « Etre / mettre sur les dents » Signification: Être surmené, épuisé ou excédé / Exténuer, harasser Origine: Cette expression est attestée dès 1611. Selon Littré, l'image viendrait du monde hippique, où un cheval exténué appuie ses dents sur le mors. Mais Rey et Chantreau réfutent cette version et supposent qu'elle reprend l'image de celui qui "mord la poussière" (qui est jeté à terre, mais probablement parce qu'il est épuisé), en se basant sur les mots 'adent' et 'adens' qui en ancien français et en provençal signifiaient "être face contre terre (donc les dents plantées dans la terre)". « Prendre le mors aux dents » Signification: Se laisser aller à la colère.Se mettre soudainement et avec énergie à un travail, à une entreprise… Origine: Le sens initial de cette expression qui date du milieu du XVIe siècle vient du monde équestre. Le mors est en effet un élément du harnais, une pièce qui traverse la bouche du cheval, qui repose sur une zone édentée à l'arrière de la machoire, et qui sert à le diriger ( ). Si jamais le cheval prend le mors aux dents, c'est-à-dire que cette pièce s'avance au-dessus des dents, il devient impossible de le diriger. Et si jamais l'animal s'emballe, le cavalier a alors de fortes chances d'avoir un peu plus tard à numéroter ses abattis[1]. Autrement dit, la prise du "mors aux dents" a d'abord été le symbole de l'emballement, signification qu'on retrouve au figuré dans le premier sens cité de l'expression. Le deuxième sens vient d'une autre manière de voir la chose : si l'animal prend le mors aux dents, il peut alors en faire complètement à sa tête, il décide de son sort. Cette liberté d'action du cheval est ainsi traduite chez l'homme par Furetière : "on dit figurément, prendre le mors aux dents, pour dire prendre une bonne résolution et l'exécuter". C'est l'ardeur mise dans l'exécution de cette bonne résolution qu'on retrouve aujourd'hui dans le second sens de l'expression. [1] Et si jamais il se tire sans dommages de sa mésaventure, il pourra toujours fêter ça en chantant "allons enfants de l'abattis, le jour de boire est arrivé". « Rater / louper / manquer le coche » Signification: Laisser passer une occasion (généralement de faire une chose utile ou avantageuse) Origine: Vous savez certainement ce qu'on appelle un 'cocher'. Mais vous savez peut-être moins que le cocher était autrefois le conducteur d'un 'coche' (mot qui date du milieu du XVIe siècle) désignant une grande voiture de transport de voyageurs tirée par des chevaux (voir la mouche du coche). Le coche désignait également un grand bateau de rivière, halé par des chevaux, et qui servait aussi à transporter des individus. Qui dit transport de voyageurs, dit horaires de passage (plus ou moins précis à l'époque des coches) aux différents arrêts. Qui dit horaires, dit risque de manquer le passage du coche. Manquer le coche c'était donc autrefois rater son moyen de transport et la possibilité de se déplacer loin en temps voulu, comme certains aujourd'hui loupent leur train ou manquent leur avion. Lorsque les coches terrestres ont été remplacés par les diligences et que ceux d'eau ont cessé leur activité, le mot a disparu de la langue courante mais l'expression est restée, généralisée à toute bonne occasion manquée. « Un (vieux) cheval de retour » Signification: Un récidiviste (de retour au bagne ou à la prison) Origine: Cette expression argotique, issue du monde des prisonniers, aurait d'abord été popularisée dans ses mémoires par Vidocq, au XIXe siècle. Il n'y a pas d'explication certaine sur son origine. Selon le Dictionnaire Quillet de la Langue Française, au sens propre, un "cheval de retour" est un équidé qu'on ramène au lieu où il a été loué. On peut aussi se baser sur le fait qu'un cheval abandonné par son maître (pour quelque raison que ce soit) a tendance à savoir revenir seul à l'écurie, s'il n'en est pas trop éloigné. De là on peut le comparer au truand invétéré qui, une fois libéré, sait parfaitement, en commettant un nouveau crime, retrouver tout seul le chemin de la prison. Mais Gaston Esnault y voit plutôt une allusion au retour fréquent du truand récidiviste au tribunal (avant de repasser par la case prison sans toucher ses 20 000 francs). Il écrit "À vrai dire, c'est au tribunal que le récidiviste, tel le cheval postier, est de retour. C'est sa poste de départ". « Ne pas être dans son assiette » Signification: Ne pas être dans son état normal, physiquement et/ou moralement Origine: De nos jours, à moins de faire du cheval ou de l'aviation, par exemple, quand on pense 'assiette', on pense généralement au plat individuel dans lequel on mange. Alors il semble assez normal de ne pas être dans son assiette car qui aurait l'idée saugrenue de s'y vautrer ? Mais c'est oublier que l'assiette individuelle n'est entrée dans les moeurs qu'après le XVIe siècle, l'habitude étant auparavant de manger avec les doigts (ou avec la fourchette chez les riches, à partir de Louis XIII) dans le plat commun placé au centre de la table. En effet, le mot 'assiette' a son origine liée au verbe 'asseoir'. De ce fait, un des sens du mot est, depuis 1580 chez Montaigne, la "manière d'être assis" et, pour les amoureux des équidés, la "position du cavalier sur sa monture". Cette association du mot à une position a donné, au figuré et chez le même auteur, le sens de "état de l'esprit" ou "façon d'être". C'est cette dernière signification qu'on retrouve dans notre expression. Certains esprits curieux se demanderont pourquoi le mot assiette a ensuite désigné ce plat individuel. À ceux-là (les autres, arrêtez-vous de lire), je répondrai que c'est parce que, toujours en restant avec le sens de 'position' et dès la fin du XIVe siècle, le mot a désigné la situation d'un convive à une table. Par extension, le service posé à chaque place a également été appelé 'assiette' avant que le mot ne désigne finalement plus que le petit plat individuel. En tout cas, ce qu'on peut constater, c'est que lorsqu'on n'est pas dans son assiette on s'intéresse généralement peu à ce qu'il y a dedans. « Donner le coup de collier / (re)prendre le collier » Signification: Produire un effort intense et momentané / se (re)mettre au travail, s'engager dans une nouvelle entreprise Origine: Au vu du sens de nos deux expressions, il paraît évident que le 'collier' est assimilé à l'effort et au travail, et non pas à la rivière de diamants que madame porte lors des petites sauteries dans le grand monde. Nous avons en effet ici affaire à une métaphore chevaline venue de quelques siècles en arrière, à une époque où les chevaux de trait se rencontraient beaucoup plus fréquemment qu'aujourd'hui, ceux-ci étant munis d'un harnais duquel partent les éléments rattachés à la charge à tirer ; et ce harnais comporte un 'collier' (ainsi nommé dès le XIIIe siècle), pièce passée autour du cou de l'animal. C'est au XVIIIe siècle que ce collier-là, en raison des efforts du cheval pour tirer sa charge, est devenu le symbole d'un travail généralement pénible, le "coup de collier" étant associé à l'image de l'équidé qui s'arc-boute pour vaincre une résistance à son avancement. On peut noter que si la première version de la première expression avait un article indéfini assez logique ("donner un coup de collier"), celui-ci a été remplacé un peu plus tard par un 'le' pour donner plus d'insistance et mieux marquer l'effort produit. « Aller à la selle » Signification: Déféquer Origine: Si l'expression en elle-même n'est plus trop utilisée à notre époque (on en trouve plein d'autres variantes plus ou moins poétiques[1]), la désignation de ce qu'on y a abandonné, une fois qu'on est sorti du petit coin, est toujours vivante, puisqu'on parle, par exemple, d'analyses de selles. Mais qu'en pensent le cavalier ou le coureur cycliste qui posent leurs augustes fesses sur une selle ? Eh bien aussi étrange que cela puisse paraître, le lien entre ces deux 'selles' est très fort. Si l'expression date du XVe siècle, le mot 'selle' nous vient du XIIIe, issu du latin 'sella' qui désignait un siège, plus précisément le "siège des artisans qui travaillent assis" ou le "siège des professeurs", mais aussi, le siège du cavalier ou, autrement dit, la selle de cheval (à une époque où la bicyclette n'existait pas encore, sans quoi, peut-être...). Lorsque le mot apparaît en français, il sert aussi à nommer une chaise percée, une de celles sur lesquelles certaines personnes aisées s'asseyaient pour y faire leur grosse commission, éventuellement recueillie dans un pot placé dessous, chaise qu'on appellera successivement "selle aisée", "selle nécessaire" puis "selle percée". C'est de cette chaise, l'ancêtre de notre cuvette de W.C., qu'à la fin du XIVe, "la selle" (au singulier) désigne les excréments. Et c'est de là, qu'un peu plus tard, naît notre expression. [1] Comme "balancer son rondin", "couler un bronze", "poser une pêche", "démouler un cake", "parachuter un sénégalais" ou bien "poster une sentinelle", par exemple (et la liste est très loin d'être complète). « Avoir / mettre le pied à l'étrier » Signification: Être / mettre quelqu'un dans une situation favorable à la réussite de quelque chose Origine: Dès le XIe siècle, étrier désigne un anneau métallique qui soutient le pied du cavalier qui ne suit pas un régime sans selle. Et même si on ne pratique pas l'équitation, on a tous vu cette image du cavalier qui, seul ou aidé par quelqu'un s'il est novice, place un de ses pieds dans l'étrier sur le côté de sa monture et, en prenant appui dessus, s'en aide pour se hisser en selle. Dans cet usage, l'étrier est assimilé à un marchepied ou à une courte échelle, autant de moyens qui permettent à quelqu'un d'atteindre son but. Nous avons donc affaire ici à une métaphore venue du monde équestre et née au début de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Dans la version avec avoir, la personne se débrouille par ses propres moyens, alors que dans celle avec mettre est elle aidée par quelqu'un d'autre. Mais dans les deux cas, tout comme l'étrier est le moyen qui aide le cavalier à réussir sa montée en selle, il est ici une représentation du moyen ou de l'aide qui va guider la personne vers la réussite de ce qu'elle a entrepris. « A bride abattue » Signification: Sans aucune retenue Très rapidement, à toute vitesse Origine: La bride, c'est cette partie d'un harnais qui est fixée à la tête du cheval et à laquelle sont reliées les rênes qui permettent au cavalier de guider sa monture. Par extension, le mot désigne aussi simplement les rênes elles-mêmes. Mais l'ensemble ne permet pas que de diriger l'animal, si on tire sur les deux rênes, on le fait s'arrêter ; et si on les relâche (elles sont alors abattues), il est libre d'avancer. Au XVIe siècle, on a d'abord dit à bride avallée, ce qui ne veut pas dire que le morfal cheval aurait avalé sa bride (d'autant plus que dans ce cas, il n'y a qu'un seul l, alors que Pégase en a deux), mais simplement que la bride est laissée en position aval, vers le bas, donc relâchée, descendue. C'est à l'époque de cette forme, qu'au figuré, est venue la première signification, par comparaison avec l'animal qui n'est plus retenu lorsque sa bride est relâchée. Il faudra attendre le XVIIe siècle, chez Madame de Sévigné, parmi d'autres, pour trouver la forme actuelle et, petit à petit, pour ne plus retenir que la deuxième signification, en imaginant cette fois que, la bride étant relâchée, l'animal n'est plus du tout retenu, et il peut aller librement au galop, à toute vitesse. On trouve aussi, avec le même sens, l'expression à toute bride. Et cette bride, on peut aussi la lâcher lorsqu'on laisse à quelqu'un la liberté d'agir ou de s'exprimer. « Jeter sa gourme » Signification: Faire ses premières frasques (pour un jeune) Origine: Gourme, voilà un mot peu courant de nos jours. Certains l'ont peut-être entendu chez le pédiatre à propos de leur bambin faisant ce qu'on appelle souvent des croûtes de lait sur le cuir chevelu et le visage, mais pour ce genre de manifestations, la plupart du temps, le praticien leur aura plutôt parlé d'impétigo. Et, quand on ne sait pas ce qu'est la gourme, on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec gourmette qui, s'il y a bien un lien, n'est pas le petit de la gourme, tout comme la belette n'est pas le petit du castor. En effet, la gourmette, d'abord appelée gourme au début du XVe siècle, était autrefois une chaînette qui servait à maintenir le mors du cheval ; le nom de cette chaînette s'est ensuite déplacé à la fin du XIXe siècle vers celle qu'on reliait à une montre de gousset ou celle qu'on portait au poignet. Mais revenons à la gourme qui nous concerne. C'est à partir du milieu du XIVe siècle que le mot désigne une maladie de la bouche ou de la gorge du cheval, affection provoquant, entre autres, la sécrétion d'une morve particulière ayant le même nom (gourme pourrait venir du francique worm qui signifiait « pus »). Il semble que pratiquement tous les poulains soient victimes de cette maladie bénigne, point de passage quasiment obligé. Au XVIe siècle, on disait alors de l'animal qu'il jetait sa gourme, le verbe jeter ayant ici le sens d' « émettre des sécrétions ». Parallèlement, mais au figuré, cette fois, jeter sa gourme a pris le sens qu'il a toujours aujourd'hui. La raison de la naissance de cette métaphore est assez simple : si le poulain passera obligatoirement par la maladie, le jeune humain passera tout aussi inévitablement par un moment où il commettra ses premières frasques, passage considéré ici, comme pour le poulain avec sa morve, comme une maladie de jeunesse incontournable (puisqu'il faut que jeunesse se passe). « Gagner ses éperons » Signification: Accéder à un statut social supérieur Obtenir une situation plus élevée Origine: Les cavaliers connaissent bien les éperons, accessoires équestres qui ont aussi beaucoup été évoqués dans les aventures du Far West. Ces choses sont des petites branches de fer terminées d'un côté par une roue à pointes et pourvues de l'autre d'un système permettant de les faire tenir sur les talons du cavalier. Elles lui servent, lorsqu'il en pique les flancs de sa monture, à la faire accélérer. Au point, d'ailleurs, que le mot éperon a, jusqu'au XVIIIe siècle, symbolisé une allure rapide. Si notre expression n'apparaît qu'au XIXe siècle, elle fait pourtant référence au Moyen Âge, lorsqu'un homme devenait chevalier. En effet, généralement après une action d'éclat qui le rendait digne de son nouveau statut, on lui remettait, outre ses armes, une paire d'éperons, symboles de sa montée en grade, élévation à un plus haut niveau qu'on retrouve dans notre métaphore. L'expression est généralement employée lorsque la promotion suit une action (ou un ensemble d'actions) brillamment réussie justifiant la récompense. Ces accessoires ont, en liaison avec la même époque, également donné l'expression couper les éperons lorsqu'on excluait ou bannissait un chevalier félon.
7
« le: 8 Avril 2011 à 12h08 »
Des bruits de pas se font entendre, résonnant de moins en moins subtils et de plus en plus proches.
Une porte, au fond du couloir, saccade des pas qui progressivement se rapprochent. La poignée, qu'une lueur dans l'ombre laisse transparaître le gris du métal semble commencer à s'abaisser. La porte s'entrouve.....- Putain, mais c'est vraiment trop le bordel, ici. Y a de la poussière partout, c'est dégueulasse. On dirait vraiment....YIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIH, mais c'est quoi ça ? Des araignées? Je peux pas encaisser les araignées * Ryō sort son 357 magnum one on a thousand et tire de droite et de gauche Bon, OK, ça faisait longtemps que j'étais pas venu dans cette partie, m'enfin quand même. Allez, je nettoie, je dépoussière, et on se sort les doigts du cul pour la dernière épreuve...
9
« le: 24 Janvier 2011 à 7h45 »
Ce texte, qui commence à ressembler à ce que sera la thèse que je prépare dans son contenu, est une proposition de votre serviteur et de son directeur au congrès de l'Association Française de Sociologie qui aura lieu la première semaine de juillet à Grenoble. Comme cette réunion va être une sorte d'énorme réunion de tous ce que la France peut compter de sociologues, docteurs et doctorants, si quelqu'un n'aime pas la sociologie, cette personne a là un moyen de se débarrasser d'une bonne part de ces chercheurs ! La proposition vaut pour la session commune aux groupes RT31 (Sociologie des activités physiques et sportives) et GT41 (Corps, techniques et société)
Bonne lecture !
Grenoble 2011 Proposition P. Régnier, S. Héas, janvier 2011, RT 31 et GT 41 :
Résumé court : Les activités équestres basées sur la monte à cheval font partie de nos sociétés occidentales depuis le Moyen-Age. Apanage des milites – les futurs chevaliers – durant cette période, puis de la Noblesse jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'équitation s'est, depuis sa massification et la fin de son trust par l'armée, développée en se féminisant. Classée parmi les pratiques de pleine nature, son évolution laisse plutôt envisager cette discipline comme un art de combat, un art martial devenu au fil du temps un sport. Les moniteurs d'équitation, parmi toutes les activités recensées à la FFE, ont le choix de privilégier telle ou telle modalité de pratique (saut d'obstacle, dressage, hunter, équitation éthologique, complet, cross, etc.). Quoique différentes, ces pratiques n'en restent pas moins similaires dans leur corporéité, dans leur placement corporel, fixés pour ainsi dire depuis la fin du XIXe siècle, à la faveur d'un ralentissement des innovations techniques du matériel d'équitation (selle à arçon et étriers définissent la manière de monter depuis lors). La différenciation naissante des activités équestres symbolisée par la lutte qui opposa le Comte d'Aure et Baucher a débouché sur une multitude de pratiques. L'analyse des entretiens de moniteurs d'équitation et pratiquants actuels d'une activité pour le moins individuelle voire égotiste nous permet d'évaluer une pratique à la forme corporelle définie depuis plus d'un siècle et ses répercussions sur un mode de vie d'aujourd'hui, différent des perceptions sociales classiques de nos contemporains.
Résumé long : Qu'est-ce que « faire de l'équitation » aujourd’hui ? Quelles sont les enjeux d'une pratique à laquelle a priori seule une élite a accès ? Pourquoi s'intéresser, en ce début de XXIe siècle à une pratique tellement ancienne ? Jean-Pierre Digard réagit justement à cette relative faiblesse des études en sciences humaines sur ce domaine (2009). En effet, les études portant en sciences sociales sur l'équitation semblent pour la plupart émerger à peine depuis quelques années (Chevalier, Le Mancq, 2010). Les relations entre l'homme et le cheval, au départ simplement de chasseur à proie, datent du Néolithique et très vite la représentation que l'homme aura du cheval sera interprétée comme celle des vertus guerrières à acquérir (Digard, 2007). Dès l'Antiquité, la maîtrise des techniques équestres apparait suffisamment importantes pour mériter les écrits d'écuyers célèbres, tels que ceux de Xénophon, le seul d'entre eux à être parvenu jusqu'à nous. Suite à la fin de l'Empire Romain, et à la disparition de nombreuses techniques y compris équestres, monter et posséder un équidé est l'apanage des milites, guerriers dont les armes sont la lance, l'épée et bien sûr le cheval (Carbonell, 1999). Du Moyen-Age à la Renaissance, les aristocrates succèdent aux chevaliers, et progressivement mener un cheval, c'est mener un peuple et Pluvinel écrit sa méthode d'équitation à destination du Roi (Franchet d'Espèrey, 2007). D'autres lui succèderons ensuite, formant une série de « grands maîtres » de la discipline. La monte devient un outil pour briller à la Cour, alors que les nobles tendent à s'y retrouver sous l'impulsion du monarque (Elias, 1973). Le carrousel devient la norme et la Haute École se développe tandis que les périodes de guerres se font plus éloignées. Au XIXe siècle, deux mentalités s'affrontent, par le biais de deux personnages qui ont encore de l'écho de nos jours. Prémisse d'une forme de lutte des classes avant l'heure, par le biais de l'ouverture de l'armée à la population, le roturier Baucher tente de se faire un nom face au comte d'Aure, bien né (Lagoutte, 1974). Les activités équestres sont trustées par l'armée jusqu'au début du XX siècle, puis s'ouvrent progressivement au public. Comme les autres activités physiques, elles deviennent des pratiques sportives, outils nationaux sociaux de contrôle des affects (Elias, Dunning, 1994). Ce passage « naturel », en tous cas logique dans le champ sportif permet peut être d'expliquer la raison pour laquelle ces pratiques n'ont que peu intéressé les sciences sociales comparativement aux autres pratiques sportives. Leur évolution, leur histoire guerrière puis sportive nous invite à considérer ce type d'activité non pas comme des activités physiques de pleine nature (APPN), telles qu'elles sont aujourd'hui classées, au même titre que la voile, l'escalade ou le rafting. En effet, au regard de son histoire, l'équitation pourrait plutôt être considérée comme un art de combat, avec une subdivision entre les sports de combat, pratiques sportives, fédérées et compétitives, et les arts martiaux, pratiques non sportives, dont le but est avant tout corporel, avec une idée de progression personnelle, non compétitive et hédoniste (Audiffren & Crémieux, 1996). Il est possible de les appréhender en terme de continuum de pratiques, allant de l'un à l'autre des pôles précités, tel que nous l'avions proposé pour les arts de combat asiatiques (Régnier, 2002). Un certain nombre de recherches historiques ont mis en évidence des « arts martiaux historiques européens » (AMHE), nommés historiques car ayant aujourd'hui ont disparu, que les chercheurs concernés tentent de reconstituer (Cognot, Jaquet, 2010). Ainsi l'équitation serait l'une des seules pratiques d'origine guerrière à être parvenue jusqu'à nous pratiquement dans son usage d'origine, à l'exception des évolutions techniques ayant permis l'invention successive de la selle puis des étriers, ainsi que des variations territoriales : selle portugaise, anglaise, mixte, de dressage...(Digard, 2007). Et encore, les techniques de monte à cru, sans selle, font partie des apprentissages de base du cavalier.
La rencontre des professionnels du milieu, des cavaliers de concours, des dresseurs, des éleveurs permet de se faire une idée moins conventionnelle de ce milieu, qui se révèle moins souvent que l'on pourrait le penser un milieu (dé)tenu par les catégories sociales les plus aisées. Néanmoins, nous pouvons constater une prégnance de l'argent dans certaines catégories du milieu équestre, et plus particulièrement dans le milieu de la compétition. On constate parmi les enquêtés compétiteurs une difficulté, soumise à l'aspect financier lorsque leurs performances leur permettent d'atteindre de plus hauts niveaux de compétition. Les pratiquants ainsi aux marges des milieux financiers partent en quête de soutiens, de sponsors par leurs propres moyens (Becker, 1985). La principale différence entre l'équitation et les autres APPN réside dans le rapport corporel qui préexiste entre le cavalier et sa monture. Le premier, par sa gestuelle propre, intervient directement sur le fonctionnement de la seconde. Certes, le navigateur intervient directement sur la barre, qui modifie la façon d'agir du bateau. Les actions du marin vont être fonction de ce que son environnement direct lui impose de faire. Il en va de même dans l'équitation à une différence près : le cheval est un être vivant, disposant d’actions et de réactions propres, si ce n’est d'un libre arbitre. C'est surtout un animal-proie dont la fuite est le premier des réflexes, au moindre élément nouveau ou perturbateur de l'environnement. C'est d'abord contre lui ou avec lui – parfois même malgré lui – que l'interaction se produit. L'apprentissage du cavalier vise à une meilleure maîtrise des techniques corporelles qui vont lui permettre d'interagir efficacement avec sa monture. En outre, le cheval nécessite un dressage. Celui-ci va lui permettre de comprendre les actions du cavalier. La relation de l'un à l'autre constitue un apprentissage permanent, réciproque parfois. Le pratiquant doit monter plusieurs chevaux, de taille et de niveau variés afin lui-même de progresser. Si celui-ci possède sa propre monture, il lui sera nécessaire de la faire travailler afin de lui permettre, à elle aussi, de progresser. Ainsi découvrons-nous une pratique très subtile où la moindre modification de la position « dans la selle », expression type de pratiquant, du moindre faux-mouvement, telle qu'une main trop tirée en arrière qui pourra provoquer le cabré de la monture via l'action des rennes sur le mors, aura des conséquences désastreuses. Les cavaliers se dirigent ainsi vers une maîtrise technique qui pour certains tendrait vers l'excellence, celle-ci étant le plus souvent validée par des résultats sportifs. Mais toujours prédomine dans le discours cette notion de progression personnelle, de recherche d'une amélioration constante qui peut, à l'instar des pratiques de combat asiatiques, demander une vie entière. L'étude du vécu d’un variété des pratiquants contemporains d'une pratique présente dans nos sociétés depuis plusieurs siècles, révèle des recherches personnelles originales, des voies intimes corporelles similaires à ce que des pratiques de combat asiatiques proposent : un mode de rapport au corps, au monde, éminemment égotiste et peut être égoïste (Lebreton, 1994) dans cette société où la recherche du plaisir est devenue la valeur dominante de nos sociétés modernes (Travaillot, 1998).
10
« le: 31 Octobre 2010 à 7h00 »
Pour ceux qui seraient intéressés, je me pose une grosse question méthodologico-théorique qu'il faut que je résolve avant de pouvoir continuer. Selon la théorie proposée par Goffman, les individus en interaction s'envoient des messages verbaux et non verbaux, ces derniers permettant de compléter voire de remplacer le discours verbal. Le tout s'englobe dans une théorie qui s'appelle l'interactionnisme symbolique, une des quelques grandes théories que j'essaye d'articuler avec le processus de civilisation de Norbert Elias et la confrontation established/outsiders de Becker. Voilà mon problème : L'interactionnisme symbolique s'intéresse donc aux échanges de tous types entre des interactants, des individus d'un groupe donné. Mieux, il arrive qu'un individu envoie des signaux pour d'hypothétiques autres qui peuvent ne pas être présents (l'exemple type est celui de l'arrêt de bus. Quand j'attends un bus, j'adopte une attitude qui reflète mon attente du bus, et j'évite autant que possible d'avoir une attitude de gros pervers qui reluque les donzelles) [1]. L'éthologie équine, pour sa part, s'intéresse uniquement aux interactions qui peuvent se produire entre des chevaux, en excluant parfaitement toute intervention humaine dans leurs relations [2]. "L'équitation éthologique" telle qu'elle a été dénommée en France dès son arrivée, ou Natural Horseman ship, pose comme postulat de départ l'étude du comportement équin afin d'utiliser un mode relationnel s'approchant le plus possible de ce que le cheval fait naturellement. Mais pour le reste ? Je m'explique. A l'issue du colloque, jeudi dernier, j'ai longuement échangé avec mon directeur de thèse sur un certain nombre de biais qui s'installent insidieusement dans ma recherche, et contre lesquels je dois me défendre et trouver la parade. Ces biais sont sans doute liés à mon mode de pratique personnel ainsi qu'à certaines "évidences" dont il faudrait se défier. La notion de spécificité du cheval, par exemple. Digard (2007) [3] indique que depuis le néolithique le cheval a tenu une place prépondérante dans les sociétés et les époques, pour différentes raisons. Il termine son livre en expliquant qu'avec la modernité le cheval est entré dans l'aire du loisir, du sport, et que le cheval devient de facto un animal de compagnie (je raccourcis, mais c'est après tout une question, j'avais pas prévu d'écrire un roman). Alors même si le cheval a effectivement eu une place spécifique voire prépondérante dans l'Histoire, qu'est ce qui m'autorise à dire qu'aujourd'hui encore il a une place spécifique? Si le cheval est un animal de compagnie, qu'est-ce qui le spécifie par rapport au chien, au chat, au cochon d'Inde...?Cela est la première question à laquelle il va me falloir répondre pour pouvoir continuer à avancer. Alors, les fanas d'équitation, j'aime autant vous dire que vous êtes disqualifiés tout de suite pour me répondre, puisque votre discours est aussi biaisé que le mien. L'équitation, son enseignement tant au cheval qu'au cavalier, tend à permettre à ces derniers d'établir un mode de communication afin de réaliser leurs actions simultanées, ou conséquence l'une de l'autre. Cette communication peut être verbale (on peut codifier les demandes de manière verbale à l'exclusion de toute autre) ou non verbale (il est également possible d'induire une réaction par la seule poussée d'une jambe pour obtenir une réaction...à l'exclusion de tout discours ? J'ai un doute). Qu'est-ce qui, dans l'absolu, différencie l'apprentissage d'un ordre par le cheval de celui du chien ? Quand j'apprends à mon chien à s'asseoir, en joignant le geste à la parole, je peux lui enseigner les deux types d'ordre, verbal et non verbal. Cette question découle de la précédente. Il me faut donc m'aventurer vers d'autres éthologies pour comprendre peut être quelles relations existent dans une meute de chiens, ou un groupe de chats, pour peut être y trouver une clé. Hypothèse :Est-ce dans la capacité du cheval à intégrer une multiplicité de savoir-réagir que peut être définie une spécificité ? Le chien ne peut retenir qu'un nombre restreint d'ordres ou d'action, alors que le cheval aurait à priori bien plus de capacités, vu le nombre d'actes réalisables avec lui. Mais le plus gros du problème réside dans la qualification de la relation entre l'homme et le cheval. L'interaction, je l'ai dit plus haut, est la relation d'un homme à un autre. L'éthologie est l'étude des relations et des actions d'individus d'une même race, l'éthologie équine pour le cheval. Comment définir de manière définitive, voire originale, la relation entre l'homme et le cheval, de manière scientifique ?Ce sera ma dernière question pour aujourd'hui. Brandt (2004) [4] tente une approche interactionniste de la communication homme-cheval. Je lis l'article et j'aurai une idée plus précise. Mais si comme le pense mon directeur c'est un risque que de parler d'interactionnisme dans la relation homme-cheval et compte tenu de la démarche méthodologique qui sera la mienne à priori, alors il va falloir que je réfléchisse à une autre conceptualisation des phénomènes que j'entends mettre au jour. Alors, si vous avez réussi à lire jusqu'au bout ce questionnement initial qui entretemps est devenu ce pavé, et que vous avez une ou deux réponses pertinentes à m'apporter, faites-vous plaisir ! Accessoirement, si tu es une vieille femme qui est saoulée du cheval, tu m'intéresses aussi.
11
« le: 11 Juin 2010 à 13h46 »
Lydia est décédée ce mercredi, elle avait 17 ans, et était en deuxième année de Service aux Personnes, en Bepa. Je l'aimais bien, comme c'est le cas de tous mes élèves, à part deux ou trois boulets qui me prennent vraiment pour un con. Eux je les aime pas beaucoup. Je ne les déteste pas non plus. Et puis, dans ce métier, qu'on aime ou pas importe peu, la notation et le jugement doivent se faire de façon objective. C'est ainsi que je procède, par souci d'équité. Lydia était toujours souriante, toujours présente. En biologie, elle était pratiquement en face de moi, et je l'ai plus d'une fois prise à partie dans mes discours, comme je le fais avec plusieurs élèves, parce que j'aime les taquiner, les faire vivre mes cours. En EPS, elle a dû faire une fois seulement l'impasse sur un cours. Et encore c'était pas comme j'entends parfois "m'sieur, j'fais pas EPS", mais "t'es d'accord si je fais pas cours aujourd'hui?" Comme quoi, le tutoiement, encore une fois, c'est pas une preuve d'irrespect, et le vouvoiement un preuve de respect. Je lui ai dit "of course", mais c'était parce qu'elle n'avait pas le moral, pas un problème de santé qui la faisait agir. Des élèves comme ça sont une leçon de vie pour leurs camarades, qui se plaignent au premier bobo, à cause des règles, d'un mal de tête ou de ventre, ou encore d'un pauvre rhume ou d'un mal de gorge. Après, ben y a les certificats médicaux, que parfois les médecins accordent facilement [1]. Faut-il vraiment qu'ils meurent pour que la leçon rentre? Je ne l'espère pas, je ne souhaite pas mourir pour que mes élèves intègrent les principes, au-delà du contenu de cours que j'essaye de leur transmettre. Enfin bref, il faut aller de l'avant, il faut continuer. J'espère de tout c½ur que ses parents, sa famille sauront faire face, je leur dédie ce sujet de mon blog, en leur prêtant mon affection et mes sincères condoléances. Je pense à ses camarades de classe, pour qui cela doit être dur. Je pense à mes collègues, qui l'ont côtoyée et appréciée. Je pense à tous ces élèves qu'il faut encore former et éduquer. Et je pense que si sa disparition amène des changements éthiques dans la tête de ceux qui pouvaient la connaître, alors Lydia aura participé par sa - trop courte - vie grandement à la leur. Pour finir, voici les paroles d'une chanson de Goldman, que j'ai toujours beaucoup aimée, et qui prend une dimension supplémentaire dorénavant: Elle avait 17 ans Jean-Jacques GoldmanA quoi tu rêves redescends C'est comme ça, pas autrement Faudra bien que tu comprennes A chaque jour suffit sa peine Après tout c'qu'on a fait pour toi A ton âge, on s'plaignait pas L'excès en tout est un défaut T'as pourtant pas tout c'qui te faut ? Ça devrait être interdit Tous ces mots tranchants comme des scies Antidotes à la vie, à l'envie Mais quelle est sa maladie ? Elle avait dix-sept ans, elle avait tant et tant de rêves à vivre Et si peu l'envie de rêver, comme ces gens âgés qui tuent le temps Qu'ils n'ont plus, assis sur des bancs Dix-sept ans, elle dérivait à l'envers loin des vérités avérées Elle disait qui vivra verra, et moi je vivrai, vous verrez ! Méfie-toi de tes amis Dans la vie pas de sentiment On ne vit pas avec des si Y'a les gagnants et les perdants T'as trop d'imagination Mais garde un peu les pieds sur terre Faudra qu'tu t'fasses une raison Attends, tais-toi, mais pour qui tu t'prends ? Elle aimait pas les phrases en cage Être sage, pas le courage Elle disait quitte à tomber de haut Qu'elle vendrait chèrement sa peau Elle avait dix-sept ans Elle prenait la vie comme un livre qu'elle commençait par la fin Ne voulait surtout pas choisir pour ne jamais renoncer à rien Dix-sept ans Elle était sans clé, sans bagages, pauvres accessoires de l'âge Elle voulait que ses heures dansent au rythme de ses impatiences Face à tant d'appétit vorace Que vouliez-vous que j'y fasse ? A tant de violente innocence J'avais pas l'ombre d'une chance
12
« le: 27 Janvier 2010 à 9h55 »
L'ascendance guerrière de l'équitation Régnier, P., Héas, S. et Calmet, M. LARES-LAS EA 2241 Classées parmi les activités de pleine nature, et présentes dans toutes les cultures du monde (Digard, 2007), les pratiques équestres ont jalonné l'histoire des hommes, et l'usage du cheval dans les activités humaines s'est révélé fondamental de l'Antiquité à la Première Guerre Mondiale (Roche, 2008). La mécanisation des moyens de production liée à la Révolution Industrielle a ensuite projeté les pratiques équestres dans le monde du sport et du loisir. Aujourd'hui l'équitation est un sport olympique et mondialement pratiqué, mais au vu de son évolution et de son histoire, n'était-elle pas avant toute chose un art martial ? L'étude de son évolution semble le laisser penser. Xénophon semble être le premier auteur antique à s'intéresser à cette pratique. Depuis lors, une succession d'auteurs et de pratiquants ont proposé leur vision et leurs préceptes jusqu'à ce jour. Réservée à l'élite guerrière, la pratique de la monte à cheval reste l'apanage des chevaliers à l'époque féodale (Baschet, 2004) puis des nobles et aristocrates durant la Renaissance (Franchet d'Esperey, 2008). Seules, dans un premier temps, les sphères les plus hautes des sociétés occidentales ont les moyens et la capacité effective de posséder un cheval, ainsi que tous les autres attributs du Chevalier, comme l'épée. Évoluant en fonction des impératifs militaires, monter à cheval passe d'une pratique de combat aux joutes durant l'époque féodale en temps de paix, puis aux Carrousels, en passant par l'équitation dite de Haute École à partir de la Renaissance et enfin devient un sport après la révolution industrielle. La pratique de l'équitation semble ainsi évoluer parallèlement à la curialisation des guerriers (Elias, 1975), l'affinement technique progressant avec celui du savoir-vivre. Les manuels et premiers « Grands Maîtres » émergent au XVIe siècle, avec Grisone en Italie, La Broue et Pluvinel en France (Lagoutte, 1974). La confrontation intellectuelle qui a vu s'affronter le Comte d'Aure et Baucher au XIXe en constitue sans doute le paroxysme. Elle oppose deux visions, deux perceptions de la pratique, mais aussi deux mondes sociaux, ceux du Noble et du Roturier (Lagoutte, 1974). Cette confrontation marque le monde équestre jusqu'à nos jours. Si les pratiques équestres sont à considérer comme, originairement, des arts martiaux, alors peut-être que ces pratiques se sont développées comme les pratiques d'origine asiatiques. En ce cas, il serait possible d'appliquer à ces pratiques équestres, entendues comme pratiques martiales, le continuum préalablement proposé pour ces dernières (Régnier, 2002). Ainsi, les pratiques équestres, intégrées aux arts de combat, se répartiraient, selon leur modalité de pratique, d'un pôle martial à un pôle sportif – au sens du produit du processus de civilisation qui fait du sport un outil étatique (Elias & Dunning, 1986), selon ce que le moniteur ou l'enseignant décide de ce qu'il enseigne, et de ce que les pratiquants attendent d'apprendre, selon le contexte même de la pratique, et les contraintes propres à chaque apprentissage dans telle ou telle région ou pays. Mots clés: équitation, art, martial, guerre, sport Baschet, J. (2004). La civilisation féodale : De l'an mil à la colonisation de l'Amérique. Paris : Aubier. Digard, J-P. (2007). Une histoire du cheval. Art, technique, société. Paris: Actes sud. Elias, N. (1975). La dynamique de l'occident. Paris : Pocket. Elias, N. & Dunning, E. (1994). Sport et civilisation, la violence maîtrisée. Paris : Pocket. Franchet d'Esperey, P. (2007). La Main du Maître. Réflexions sur l'héritage équestre. Paris: Odile Jacob. Lagoutte, J. (1974). Idéologies, croyances et théories de l'équitation en France depuis le XVII° siècle. Leurs relations avec les classes sociales et les groupes, Thèse pour le doctorat de sociologie, Université de Tours. Régnier, P., Héas, S., Bodin, D. (2002). Contribution à une compréhension ethnosociologique des arts et des sports de combat in 7° Journées de Réflexions et de Recherches sur les Sports de Combat et les Arts Martiaux. Toulon-La Garde, 11-12 avril. Roche, D. (2008). La Culture équestre occidentale, XVIe-XIXe siècle, L'ombre du cheval : Tome 1, Le cheval moteur, Essai sur l'utilité équestre. Paris: Fayard. Xénophon (2008). De l'art équestre. Paris : Les Belles Lettres. Mots clés: équitation, art, martial, guerre, sportPosté : 27 Janvier 2010 à 9h54 Dans le dernier paragraphe, il y a une vilaine redite, pour laquelle je n'ai rien vu, sauf juste après l'avoir envoyé We'll see
13
« le: 29 Décembre 2009 à 8h50 »
Voilà, je viens d'envoyer cet article pour les journées de recherche et de réflexion sur les sports de combat et les arts martiaux. Réponse attendue pour le 15 février. On croise les doigts. Celui-là revêt une dimension particulière puisqu'il contient en soi l'aide de Bunny et omnislash qui ont très gentiment aidé en me traduisant l'article espagnol qu'on retrouve en bibliographie. Du Bushido au code moral, une historiographie du judo Régnier P., Calmet, M. & Héas S. LARES EA 2241 RésuméÉlément formatif et valorisé du judo, le code moral suscite des questionnement, par la fédération elle-même. Quelles sont les interactions qui ont présidé à sa création et comment a-t-il évolué? Une historiographie du judo prend tout son intérêt sur ce sujet. L'étude des textes fondateurs et actuels portant sur ce thème nous pousse à réviser une vision idéalisée du code moral. Créé par Midan dans les années 1980 sur la base du code d'honneur et de moral du comité national des ceintures noires proposé par Jean-Lucien Jazarin (1974). Ce dernier est créé sur la base des écrits de Nitobe (2000). Ce livre, portant sur les principes du Bushido eut à l'époque, et garde encore aujourd'hui, une grande influence. Donnant un nom à un « code non écrit du samouraï » (Reischauer, 1997), il ne relève en fait d'aucune réalité, mais est l'amalgame d'un certain nombre de concepts ayant eu cours à l'époque féodale japonaise. Kano a voulu créer une éducation physique nationale en synthétisant ses savoirs d'ancien pratiquant du jiujitsu qu'il nomma judo. Loin de se baser sur la survivance d'un code guerrier, celui-ci proposait néanmoins, par le biais de sa pratique, l'acquisition morale et intellectuelle nécessaire à chacun pour appréhender et agir au mieux dans le nouveau monde qui s'offrait à son pays, l'ouverture occidentale que provoqua la révolution de Meïji (1868), tout en conservant une vision humaniste, proche en cela de de Courbetin. Le judo, tant au Japon qu'en Europe, se développa sous une forme sportive provoquant, en France notamment, un schisme dans les années 1960 entre les tenants d'un « judo-sport » et ceux d'un « judo-martial », que l'arrivée de l'Aïkido influença grandement. C'est de cette opposition qu'est issu le code moral. Création française à un problème donné, le code moral est aujourd'hui questionné par Pierre Jazarin qui se débat avec son origine en citant Venner, un auteur douteux. Alors que le judo dans sa substance possède ce que l'éducation physique moderne cherche entre autres à valoriser, il propose de renommer ce code moral, aux accents religieux en « code de conduite », aux consonances plus laïques, qui permettra, peut être, une meilleure utilisation par ses pratiquants. IntroductionÉlément formatif et valorisé de la pratique du judo, le code moral est mis à l'honneur par la fédération française de judo (FFJ). Celui-ci suscite des questionnements quant à la compréhension qui en est faite, la FFJ le questionne récemment dans le bulletin d'information de la Commission nationale des ceintures noires (CNCN, 2008, 2009). Quelles sont les interactions qui ont présidé à la création de ce code moral et comment celui-ci a-t-il évolué? Comment, finalement, l'appréhender? Le judo et son code moral sont aujourd'hui des outils pédagogiques très utilisés, et l'apparence religieuse que ceux-ci peuvent revêtir aux yeux du non pratiquant invite à l'éclaircissement. Une historiographie du Judo, telle que proposée par Brousse (2000) prend au sujet de code moral, tout son intérêt. L'étude de la vie de Kano (l'inventeur du judo en 1882), des écrits de Jean-Lucien Jazarin (l'auteur du code d'honneur et de morale traditionnelle du collège national des ceintures noires en 1974), des textes « fondateurs » du Bushido, ainsi que ceux de la FFJ nous pousse à remettre en cause une vision idéalisée du code moral du judo. Textes et fondateursLe code moral a été mis au point par Midan dans les années 1980 (FFJ, 2008), en s'appuyant sur le code d'honneur et de morale du collège national des ceintures noires proposé en 1974 par Jean-Lucien Jazarin (1974, 209 - 244). Ce code d'honneur et de morale se base pour une grande partie sur le livre de Nitobe, "Bushidô, l'Âme du Japon " publié aux États-Unis en 1905, dont la réédition est récente (Nitobe, 2000). Né 8 ans avant la Restauration de Meiji, en 1860, Kano vit au premier plan les changements sociaux de son pays qui poussent à une occidentalisation forcenée (Hernandez, 2008; Mazac: 2007). Personnalité importante de l'éducation japonaise, et du comité olympique japonais, il a eu de multiples échanges avec les spécialistes étrangers, notamment lors de ses nombreux voyages (Jules Ferry ou de Coubertin par exemple en France). Pratiquant assidu de jiujitsu, pour lequel il y a autant d'écoles que de maîtres, il rencontre bon nombre d'entre eux, et envisage une refonte de la pratique (Hernandez, 2008) Il invente le judo, dont la traduction d'origine par Kano en anglais est Ju = souplesse ou céder, Do = moyen ou principe, mais certainement pas « voie » (au sens « ésotérique » du terme (Hernandez, 2008). Kano en fait une activité qui a pour but la formation d'un individu citoyen (au sens occidental et capitaliste du terme – accumuler des biens et bien dépenser (Hernandez 2008) - , dont les principes moraux restent limités à ce que la pratique peut fournir pour progresser personnellement face aux réalités du monde social : se décider vite, faire des choix, ne pas s'énerver, se maîtriser. La logique, proche de celle de De Coubertin, est également humaniste (Hernandez, 2008; Casado & Villamon, 2009). Le judo, alors, rentre dans les écoles et devient pratique physique nationale (Mazac, 2007). Sur le plan international, le judo s'étend rapidement, notamment en Europe, et la rencontre avec Feldenkrais assure l'avenir de la pratique en France. Puis l'activité est modifiée par Kawaishi qui institue les catégories de poids et les grades. Enfin, la compétition se développe dans les années 1960 (Hernandez, 2008). Car c'est bien Kano lui-même introduisit à l'origine la pratique de la compétition en judo, allant jusqu'à supprimer des techniques dangereuses, sa seule volonté étant qu'elle ne soit pas un but en soi (Mazac, 2007). La création du code moralLa proposition de code d'honneur et de morale de Jean-Lucien Jazarin a lieu lors de l'émergence de la lutte qui oppose les tenants d'un judo sportivisé, compétitif, à ceux d'un « beau » judo, vecteur d'un message. Celui-ci étant finalement celui véhiculé par l'aïkido et Ueshiba (son inventeur), pour lequel le suffixe "do" est à entendre dans un sens de développement personnel (Gaudin, 2009). A cette époque, le livre de Nitobe fait grande impression sur la population, et reste, ne serait-ce que par son titre, encore aujourd'hui une référence fondamentale dans l'esprit de la majeure partie des pratiquants. Basé sur une vision idéalisée des samouraï de la période Edo (1603 – 1868), écrit par un japonais tourné vers la chrétienté, dans le but avoué d'offrir à ses contemporains occidentaux une vision compréhensible par eux de sa culture, ce texte ne recoupe aucune réalité, mais représente un amalgame de pensées, un parfait mythe. Il existait bien un « code non écrit du samouraï », comme l'indique Reischauer (1997: 111) issu du croisement entre la toute récente mode confucéenne introduite par les Tokugawa, et le bouddhisme, alors en perte de vitesse. Mais ce n'est qu'après la publication du livre de Nitobe que le nom de Bushidô lui sera donné. Alors que Jean-Lucien Jazarin présente son code d'honneur et de morale en disant se baser sur les textes authentiques, il se base en réalité sur celui de Nitobe (1974). Ainsi, le code moral serait une création tardive, n'ayant aucun rapport avec la pensée originelle de son créateur. Le code moral du judo est ainsi perceptible comme une invention toute française à un problème posé dans le milieu du XXe siècle par ses acteurs eux-mêmes. Une solution permettant de valider une pratique, de lui donner corps, esprit, afin de lui allouer un espace d'existence. Alors que le judo était une activité certes japonaise, mais avec une connotation plutôt sportive, deux versions de l'activité coexistent. Celle des sportifs, où la victoire en compétition est le but recherché, et celle des tenants d'un "beau judo" et d'une activité martiale, où le combat est un moyen du développement personnel (Gaudin, 2009). Le judo et le code moral comme outils d'enseignementKano montre à l'inverse une vision du judo ancrée dans le monde moderne et sa pensée morale, bien que simple, se veut adaptable à toute situation du quotidien. Vouloir à tout prix ancrer le code moral dans la survivance d'un passé révolu ne pousse-t-il pas à prendre le risque de compromissions pour sa valorisation? Ainsi, dans la revue de la CNCN, Pierre Jazarin (2008-1) s'appuie sur les écrits de Dominique Venner à la réputation sulfureuse (Châton, 2005; Wikipédia, 2009) pour évoquer la « naissance » du Bushidô au XVIIe siècle. Pierre Jazarin cherche en toute bonne foi à redonner une vision et une place adaptée au code moral et pense que "Le judo n'est pas une église et le code moral un dogme" (2008-2: 6). Il semble admis que Kano, alors à la pointe de la réforme de son pays, a souhaité que son judo soit un outil de progression physique et intellectuelle. En cela, la communication qu'il fit à Athènes en 1934 contient en substance ce que l'Education Physique Sportive moderne cherche, entre autres, à réaliser. Pierre Jazarin (2009), suivi par la FFJ au travers du bulletin d'information de la CNCN, propose de renommer le code moral en « Code de comportement ou de conduite ». Revalorisant et réadaptant un code moral, l'évolution de la conception de ce code permet de mettre en évidence une sorte de glissement du religieux au laïc pour une utilisation « raisonnée » dudit code moral. BibliographieBrousse, M. (2000). L'historiographie des « arts martiaux ». In A. Terrisse (Dir.) Recherches en Sports de Combat et en Arts Martiaux, État des lieux. Paris: Éditions Revue EPS. Casado, J. & Villamon, M. (2009). La utopia educativa de Jigoro Kano: el Judo Kodokan. In Revista de História do Esporte Volume 2, número 1, 1 – 40. Châton, G. (2005). L'histoire au prisme d'une mémoire des droites extrêmes : Enquête sur l'Histoire et La Nouvelle Revue d'Histoire, deux revues de Dominique Venner. In Michel J. (Dir.), Mémoires et Histoires. Des identités personnelles aux politiques de reconnaissance,. Rennes,: PUR. FFJDA (2008). Shin, Éthique et traditions dans l'enseignement du Judo. Noisy-sur-École: Budo Éditions. Gaudin, B. (2009). La codification des pratiques martiales. Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 179, 5 – 29. Hernandez, J-F. (2008). Judo (Jujutsu), Méthode et Pédagogie. Paris: Fabert. Jazarin, J-L. (1974). Le Judo, École de Vie. Paris: Le Pavillon. Jazarin, P. (2008). Réflexions, le Code Moral, première partie. In Bulletin d’Information De La Commission Nationale Des Ceintures Noires 1. Paris: www.ffjudo.comJazarin, P. (2008). Réflexions, le Code Moral, deuxième partie. In Bulletin d’Information De La Commission Nationale Des Ceintures Noires 2. Paris: www.ffjudo.comJazarin, P. (2009). Réflexions, le Code Moral, première partie. In Bulletin d’Information De La Commission Nationale Des Ceintures Noires 3. Paris: www.ffjudo.comMazac, M. (2006). Jigoro Kano, Père du Judo. Noisy-sur-École: Budo Éditions. Nitobe, I. (2000). Bushidô, l'Âme du Japon. Noisy-sur-École: Budo Éditions. Reischauer, E.O. (1997). Histoire du Japon et des Japonais, 1 et 2. Paris: Seuil. Wikipédia, (2009). http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Nouvelle_Revue_d%27Histoire
14
« le: 28 Décembre 2009 à 9h04 »
Voici donc le dessin dont j'ai parlé récemment. Je vous mets la version scannée en dégradé de gris, avant colorisation (Je suis dessus, là, et c'est long...). J'éditerai ce message une fois que j'aurai fini la colorisation!
15
« le: 24 Décembre 2009 à 9h50 »
J'ai toujours tendance à vouloir dessiner les mêmes personnages. Ainsi, Wolverine, Spider-man, et quelques X-men font partie de mes gimmicks personnels.
|