Messages - Ryō

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A moyen ou long terme, vous allez en prendre un autre ou pas ?

D's©
Oui, on sait déjà la race, ce sera un Terre-Neuve (je veux un nounours). Mais tant que Caradoc est là, on ne prendra rien de plus.

Vincz> Merci

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Oui, tu résumes bien le topo.

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Vous aviez un chien? Je ne m'en rappelai même pas!

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Ce matin, la véto est revenue. Je l'ai appelée en lui disant qu'il fallait te libérer. Elle est arrivée vers 10h du matin, a procédé, puis c'était fini.
Elle m'a dit pendant ce temps "c'était un très beau chien!"
En pleurant je lui ai répondu "et surtout super sympa".

Je t'ai emmené là-bas, mis dans un sac, puis dans une chambre froide.
Et maintenant tu n'es plus là.
Plus jamais je n'entendrai ta voix dans la cour.

Je me rappelle ce mois de septembre 2004 où on est venus te rencontrer. Tu étais dans ton élevage, tu avais quatre mois. Qu'est-ce que tu étais moche!
Kaori voulait un Mâtin de Naples, elle m'avait montré des photos, on avait cherché sur internet. A cette époque, on habitait à Laniscat, dans un tout petit apart, à deux, et la connexion était en 56K. C'était l'enfer : à Rennes, j'avais le double.
Puis, on a fait cette visite. Mon avis était fait : qu'est-ce que tu étais moche, mais qu'est-ce que j'avais envie de t'emmener avec moi!
On est repartis, dans la voiture on a discuté.  Tu coûtais cher, pour un putain de clébard! Rentrés, nous avons appelé les éleveurs pour leur dire que nous reviendrions le lendemain te prendre.
"C'est bizarre, depuis que vous êtes partis jusqu'à ce matin, il n'a pas cessé d'être plaintif!" C'était marrant. On t'avait trouvé, mais tu nous avais adopté aussi. On t'a donc emmené, sur le chemin, on te cherchait un nom. Les propriétaires t'appelaient Melchior, qui selon nous était au moins aussi naze que Vigano, ton nom de race.
En te regardant, j'ai rigolé, avec tes paupières tombantes, tu avais l'air complètement défoncé. J'ai trouvé Valium.
Kaori a dit "non, quand même c'est nul"..."Remarque, pour une infirmière, ça colle".
C'était fait, tu étais maintenant et à jamais Valium.

Tu nous en a fait voir, on a été durs, avec toi. Tous les trois avec Jimmy, le chien de Kaori dans ce petit apart...quel merdier! Le nombre de fois où on a dû nettoyer des océans de pisse que tu ne savais pas encore retenir...
Et surtout, le nombre de fois où j'ai dû te prendre dans mes bras, toi et tes 25 kilos de bébé, pour te faire descendre les escaliers pour tes besoins. Ben oui, forcément, tu avais peur des marches! Pas pour les monter. Non, non, pour les descendre. Allez hop, deux étages!
Tu as fini par nous faire confiance et descendre tout seul. Heureusement, tu atteignais bientôt tes 30 kilos...

On en a eu des engueulades avec toi. Toi contre moi, toi contre Kaori, Kaori et moi à ton propos, les gens par rapport à toi, contre nous. Une fois, c'est moi qui me suis fait engueuler. Par le voisin. Il aimait pas que tu chies sur son pré carré. Ma foi, il avait raison, mais moi je voulais surtout que tu chies pour pouvoir remonter. Et pas de bol, tu aimais chier là. Il m'a engueulé. Je n'ai pas répondu. Toi, oui. Il s'est fait engueuler à son tour par mon chien. On est rentrés, et je t'ai félicité une fois cachés de m'avoir défendu.

Puis on a déménagé dans une maison, tu avais tout un jardin pour toi, je marchais régulièrement sur des mines, lâchées là tout comme pour mon attention. Tu cochonnais le linge qui séchait, tu piquais des trucs sur les fils, tu jouais avec Jimmy, Ooligan...On avait des poules, tu les prenais dans ta gueule, et tu les baladais. Tu ne les croquais pas, non, non. Tu les trimballais dans le jardin, il fallait te demander de les lâcher pour les remettre dans leur enclos. Et tu obéissais toujours.

Je crois que tu étais un peu triste d'un peu moins nous voir, mais tu étais libre de tes mouvements. Et puis, il y avait Jimmy et Ooligan.

Un jour, tu t'es mis à hurler à la mort. Comme ça, sans raisons. Et de ce jour-là, pas un jour n'a passé sans que tu nous fasses le "muesin". C'était pratique au Maroc : habitué à avoir ta voix la nuit, on a dormi comme des bébés, là-bas !
On a appelé tes éleveurs, pour savoir. Ils ont rigolé ; ton père faisait pareil.
Les balades au marché étaient épiques. Entre s'arrêter pour renseigner les gens "c'est quoi, ça?", et l'espace disponible pour marcher à tes côtés, la surprise, parfois la peur des gens...Mais les malins venaient se renseigner, quand même, au lieu de fuir ce qu'ils ne connaissaient pas. Tu étais extrêmement bien élevé, incroyablement gentil. Tu n'aurais pas fait de mal à une mouche. Tu ne le faisais pas, en fait.

On est arrivés là où on vit aujourd'hui ; tu as, je crois, été heureux. On te manquait toujours. De toutes façons, on te manquait quoi qu'il arrive. Et dès qu'on sortait, tu étais là, avec nous. Tu adorais l'été les apéros dehors. Parce qu'on était là, parce que tu aimais bien que je te donne une goutte de despé, ou Kaori une goutte de rosé. Et puis tu te collais. Tu t’aplatissais de tous tes 60 kilos sur nos pieds, et tu restais en contact, tout tranquille. En ronflant. C'était ta caractéristique, le ronflement assourdissant. Et quand on venait travailler dehors, il fallait que tu ne sois pas loin. Quitte à prendre un coup de masse, parfois. Tu m'as poussé à plus d'attention.

Tu as fait mentir tout ce qu'on a toujours entendu sur la fragilité du Mâtin de Naples, sur son prétendu estomac en mousse qui doit avoir de la croquette à dix briques. On l'a fait, durant toute ta croissance, se ruiner en croquettes. Tu es devenu un pépère magnifique, tu as fait des compétitions de races. Tu as fait de belles portées, souvent nombreuses. Tu as été un étalon du tonnerre. Je me rappelle toutes ces fois où on s'est cognés des routes hallucinantes pour te faire participer. Nantes, Laval, Niort, Saint-Brieuc, Campbon.

A Campbon, je crois que tu as failli mourir, tellement il faisait chaud. Ni une, ni deux, on a décidé de se casser avant l'heure, au risque de se mettre à dos la société canine. Mais quoi? Elle est pas supposée assurer la sécurité et la santé des bêtes? On s'est tirés, non sans que je manque de coller une énorme beigne au crétin bourré qui nous faisait la morale "c'est pas bien de partir avant la fin", et patati, et patata. Mais bougre d'espèce de connard, si je reste, mon chien crève. On se casse.

A force de faire toute cette route dans la même voiture, tu as considéré la Clio société comme ta niche personnelle. Tu adorais être dedans, ça voulait dire "on sort". Kaori t'a amené en vadrouille combien de fois, pour te faire voir les alentours, aller dans les bois, te baigner dans la rivière, ou le lac de Guerlédan. C'était incroyable, ce que tu faisais. Tu allais la chercher, elle s'accrochait à ton collier et tu la ramenais au bord. "Ah ben merde alors, Valium est un chien d'eau!"

Ces derniers temps, tu n'allais pas fort. On t'a retrouvé un matin, tu ne voulais pas te lever. On t'a soigné, on t'a chouchouté de plus belle. On a fait "péter les boulettes" parce qu'on croyait que tu avais mal aux dents, une rage qui te serait venue d'un coup. Tu as mangé les boulettes...et aussi les croquettes.

Puis, tout récemment tu as beaucoup maigri. Un mâtin, ça vit dans les 6 ans, après ce sont les arrêts de jeu. Ils ont duré presque trois ans, merci mon grand.

Hier soir, quand je suis rentré, tu étais sous le hangar à bois. Tout le monde gueulait, là-dedans. Caradoc et toi. Caradoc finit par se taire, mais pas toi. Je t'entends malgré mon casque sur les oreilles. Je te demande de te taire, mais tu ne le fais pas, ce n'est pas très normal. Tu commences à te lever, et là je vois que tu ne poses plus une patte par terre. Tu tombes. C'est donc comme ça que ça va finir. Je l'ai compris.
J'envoie un message à Kaori qui lui laisse bien penser que ça craint, ce soir.
Je finis par appeler la véto. Elle voit l'état du pépère, lui file un calmant en me demandant de la rappeler demain, que si ça ne va pas mieux, "le diagnostic ne sera pas positif".
On passe une soirée de merde, tu penses bien. Tu ne fais plus de bruit, le produit agit, tu dors. Donc tu ne dois plus trop avoir mal.

Je m'endors avec le c½ur qui bat un peu plus fort, parce que je crois que demain je devrai faire quelque chose qui me débecte. A cinq heures du mat, je t'entends te plaindre. Tu me réveilles à nouveau à sept heures, je vais te voir immédiatement. Kaori a dû partir travailler. Elle t'a dit au revoir, et merci, avant de partir. Elle aurait préféré être avec toi, elle aussi. Elle m'appelle.
La décision est prise, tu souffres, et ce serait plus qu'égoïste de te laisser souffrir. J'appelle la véto. J'ai la chance de pouvoir passer une heure avec toi. Rien que toi et moi. Je te dis merci, d'avoir été là, je te demande pardon, de ne pouvoir te soulager. Je te fais toutes les grattouilles que tu aimes bien, sous le menton, dans le cou, les oreilles...je te fais un énorme câlin, parce que je sais bien que c'est le dernier.

Ce matin, la véto est revenue. Je l'ai appelée en lui disant qu'il fallait te libérer. Elle est arrivée vers 10h du matin, a procédé, puis c'était fini.
Elle m'a dit pendant ce temps "c'était un très beau chien!"
En pleurant je lui ai répondu "et surtout super sympa".
Et je t'ai dit, avant la dernière piqûre "Allez, ronfle, maintenant..."


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C'est l'une des raisons qui m'ont fait avancer mon départ de Paris, avec le fait que mon collègue et moi étions épuisés, en prenant le train qui partait à 10h28.

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Lydia est décédée ce mercredi, elle avait 17 ans, et était en deuxième année de Service aux Personnes, en Bepa.

Je l'aimais bien, comme c'est le cas de tous mes élèves, à part deux ou trois boulets qui me prennent vraiment pour un con. Eux je les aime pas beaucoup. Je ne les déteste pas non plus. Et puis, dans ce métier, qu'on aime ou pas importe peu, la notation et le jugement doivent se faire de façon objective. C'est ainsi que je procède, par souci d'équité.

Lydia était toujours souriante, toujours présente. En biologie, elle était pratiquement en face de moi, et je l'ai plus d'une fois prise à partie dans mes discours, comme je le fais avec plusieurs élèves, parce que j'aime les taquiner, les faire vivre mes cours.

En EPS, elle a dû faire une fois seulement l'impasse sur un cours. Et encore c'était pas comme j'entends parfois "m'sieur, j'fais pas EPS", mais "t'es d'accord si je fais pas cours aujourd'hui?" Comme quoi, le tutoiement, encore une fois, c'est pas une preuve d'irrespect, et le vouvoiement un preuve de respect. Je lui ai dit "of course", mais c'était parce qu'elle n'avait pas le moral, pas un problème de santé qui la faisait agir.

Des élèves comme ça sont une leçon de vie pour leurs camarades, qui se plaignent au premier bobo, à cause des règles, d'un mal de tête ou de ventre, ou encore d'un pauvre rhume ou d'un mal de gorge. Après, ben y a les certificats médicaux, que parfois les médecins accordent facilement[1].
Faut-il vraiment qu'ils meurent pour que la leçon rentre? Je ne l'espère pas, je ne souhaite pas mourir pour que mes élèves intègrent les principes, au-delà du contenu de cours que j'essaye de leur transmettre.

Enfin bref, il faut aller de l'avant, il faut continuer. J'espère de tout c½ur que ses parents, sa famille sauront faire face, je leur dédie ce sujet de mon blog, en leur prêtant mon affection et mes sincères condoléances.

Je pense à ses camarades de classe, pour qui cela doit être dur. Je pense à mes collègues, qui l'ont côtoyée et appréciée. Je pense à tous ces élèves qu'il faut encore former et éduquer. Et je pense que si sa disparition amène des changements éthiques dans la tête de ceux qui pouvaient la connaître, alors Lydia aura participé par sa - trop courte - vie grandement à la leur.



Pour finir, voici les paroles d'une chanson de Goldman, que j'ai toujours beaucoup aimée, et qui prend une dimension supplémentaire dorénavant:

Elle avait 17 ans
 Jean-Jacques Goldman


A quoi tu rêves redescends
C'est comme ça, pas autrement
Faudra bien que tu comprennes
A chaque jour suffit sa peine

Après tout c'qu'on a fait pour toi
A ton âge, on s'plaignait pas
L'excès en tout est un défaut
T'as pourtant pas tout c'qui te faut ?

Ça devrait être interdit
Tous ces mots tranchants comme des scies
Antidotes à la vie, à l'envie
Mais quelle est sa maladie ?

Elle avait dix-sept ans, elle avait tant et tant de rêves à vivre
Et si peu l'envie de rêver, comme ces gens âgés qui tuent le temps
Qu'ils n'ont plus, assis sur des bancs
Dix-sept ans, elle dérivait à l'envers loin des vérités avérées
Elle disait qui vivra verra, et moi je vivrai, vous verrez !

Méfie-toi de tes amis
Dans la vie pas de sentiment
On ne vit pas avec des si
Y'a les gagnants et les perdants
T'as trop d'imagination
Mais garde un peu les pieds sur terre
Faudra qu'tu t'fasses une raison
Attends, tais-toi, mais pour qui tu t'prends ?

Elle aimait pas les phrases en cage
Être sage, pas le courage
Elle disait quitte à tomber de haut
Qu'elle vendrait chèrement sa peau

Elle avait dix-sept ans
Elle prenait la vie comme un livre qu'elle commençait par la fin
Ne voulait surtout pas choisir pour ne jamais renoncer à rien
Dix-sept ans
Elle était sans clé, sans bagages, pauvres accessoires de l'âge
Elle voulait que ses heures dansent au rythme de ses impatiences

Face à tant d'appétit vorace
Que vouliez-vous que j'y fasse ?
A tant de violente innocence
J'avais pas l'ombre d'une chance
 1. Légalement, les parents sont tenus de gérer leurs enfants, on ne doit pas demander un certificat médical à tout bout de champ, les médecins n'y sont pas tenus. Seuls les examens, ou les CCF obligatoires nécessitent un tel dispositif.

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Coups de beuâââââârhhh / Re: Hier soir, un ami est mort...
« on: 27 October 2009 à 9h19 »
C'est très touchant, merci. il se trouve que ma femme aime également beaucoup Prevert.

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 A paolo

Je suis stoïque devant cette page blanche, les yeux embués par mes larmes, les images se bousculent dans ma tête….que dire !!!

Ta perte se résume par une douleur,un mal être avec des flashes  de bonheur qui reviennent sans cesse.
Ma gorge est serrée et mes sanglots me secouent la poitrine.

Quelle vision d’horreur que j’ai eu de toi ce jeudi : de la mousse blanche sortant de ta bouche, du sang dans les naseaux, tes pupilles dilatées…bref, pas de temps à perdre pour vivre ces derniers instants avec toi.
J’ai couru pour chercher un thermomètre et une couverture :oui, tu étais bien en hypothermie !
Armée de mon stétho, ton rythme cardiaque était régulier.
Tu as beaucoup lutté pour nous attendre, je le sens.
Le véto t’as fait des injections pour rendre ta respiration plus facile, te calmer, te soulager.
Je t’ai demandé d’avancer, et pour me faire plaisir tu as avancé d’un pas désordonné.
Collée contre toi, je te sentais vaciller jusqu’à ce que tu te mettes à terre, couché en vache.
Tu as rassemblé toute l’énergie qui te restait pour te relever mais je t’ai demandé de te calmer et de rester à terre.
Je t’ai fait tes caresses préférées afin que tu te détendes.
Ton patron est parti et, dans cette intimité si lourde je t’ai demandé de rester avec moi.
Je t’ai parlé ……
Ton patron est revenu et nous t’avons veillé jusqu’au bout, te parlant, te remerciant d’avoir fait partie de notre vie.
Tu étais encore secoué par la douleur, tu « criais », tes yeux me cherchaient et ma main te caressait sans cesse.
Je sentais la vie s’échapper, aussi je t’ai demandé de partir…..
Puis, tout est allé très vite ; mais nous étions là, nos larmes coulaient sur toi et nous ne pouvions nous empêcher de te caresser dans le but de t’accompagner dans ce voyage ultime.

J’ai perdu plus qu’un animal, tu étais mon ami, mon confident.
Nous étions arrivés à une telle complicité que je n’avais pas besoin de parler pour me faire comprendre.
Lorsque j’avais des douleurs dans mon corps, tu prenais soin de les masser.
Lorsque tu me sentais triste, tu venais me réconforter, en te collant à moi et en me léchant.
Lorsque j’étais énervée, tu m’apaisais.
Bref, et tant d’autres choses que j'omets de dire et qui ne seront plus…
Tu as toujours été généreux avec moi, sans en attendre en retour.
Ce qui me fait dire que j’aurais préféré perdre un membre de ma famille plutôt que toi.

Lorsque je suis retournée dans le champ le matin de ta mort, j’ai pleuré et j’avais envie d’hurler.
J’ai été voir tes frères de pâture, je peux te dire qu’ils étaient tristes et qu’ils te veillaient.
D’ailleurs pendant ton départ, ils ne t’ont pas quitté des yeux, même le poulain.
Je ne pouvait m’empêcher de pleurer quand je les voyais et, ton pote de toujours est venu me voir, j’ai posé ma tête contre lui  et je l’ai vu pleurer…..
Depuis ton départ, il nous appelle dès qu’il nous voit, nous ne pouvons pas le manquer.
De nouveau, j’ai été pleurer avec lui et là, je me suis laissée porter par ses attentions, il m’a regardée intensément et est venu lécher les larmes qui roulaient sur ma joue. Ce qui a ajouté encore plus de peine mais qui m’a réconforté : il a raison ton frangin, il est là encore…
Aujourd’hui, huit jours après ton départ, je retourne dans le champ  pour câliner tes frangins mais je regarde au bout de la prairie dans l’espoir de te voir arriver, j’ai envie de t’appeler……

Je te promets de prendre soin de tes frères et de les protéger comme tu le faisais si fièrement alors maintenant va, allez va…..

Nb : ces quelques lignes ne sont que de brefs instants de notre couple cavalier-cheval, aussi, je vous laisse imaginer l’intensité qui nous reliaient.
Pour ceux qui se moqueraient ou qui ne comprendraient pas ces mots, je les invite à se découvrir à travers les animaux.
Pour les rebelles : j’emmerde la nature humaine !


Posted on 2 October 2009 à 14h35

Ca fait une semaine, et j'avais promis à Kaori que si elle souhaitait rédiger quelque chose, je le publierais.

Le texte que j'ai écrit ne pouvait représenter que ma vision. Et nous sommes deux à avoir perdu quelqu'un. La douleur est personnelle, même dans un couple. On ne peut rien faire pour l'autre.

Ainsi, je vous laisse juge. Il me semble normal que ma moitié ait le droit, tout comme moi, de dire sa souffrance. Ne serait-ce que pour rendre à Paolo, une dernière fois, hommage.

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Coups de beuâââââârhhh / Re: Hier soir, un ami est mort...
« on: 30 September 2009 à 17h04 »
meilleure dans la  catégorie des filles  :P

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Coups de beuâââââârhhh / Re: Hier soir, un ami est mort...
« on: 29 September 2009 à 21h24 »
Oh, Gaetane qui poste ici!
L'une de mes meilleures élèves qui me marque un petit mot.

Merci ma grande

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Coups de beuâââââârhhh / Re: Hier soir, un ami est mort...
« on: 27 September 2009 à 9h34 »
Quoi qu'il en soit, je vous remercie tous de vos messages, une nouvelle fois.

Dur, dur, surtout pour Kaori, pour qui la relation était encore plus forte. C'était son cheval. On ne parle pas pour rien du couple cavalier-monture. C'est une perte irrémédiable, c'est ça qui peut être dur à comprendre. La personnalité d'un cheval, c'est quelque chose.

Elle a du mal à aller vers les chevaux, en ce moment, s'attendant à voir arriver Paolo. Elle s'attend également à ce que l'un des des autres fasse comme lui. Là aussi, c'est impossible, bien entendu.

Je ne suis finalement pas allé à l'équit vendredi soir. Pas le courage, et puis il fallait enlever le corps de Paolo du champ. Un voisin agriculteur est venu, ainsi que mon proche voisin anglais. Ils s'en sont occupé pendant que les chevaux et moi patientions dans le hangar. Je ne pouvais évidemment rien faire, rien que de m'approcher était insupportable.

Une fois fait, mon voisin est venu me voir pour me dire que c'était fait. Il a craqué aussi.

j'ai annulé l'entrainement de Kung-fu d'hier, mais ce matin j'irai monter, dans un nouveau centre équestre. J'espère que tout se passera bien.

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Coups de beuâââââârhhh / Re: Hier soir, un ami est mort...
« on: 25 September 2009 à 10h21 »
Je vous remercie profondément.

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Coups de beuâââââârhhh / Hier soir, un ami est mort...
« on: 25 September 2009 à 8h02 »
C'est un blog. Mon blog, hébergé par le site de quelqu'un que je considère comme un pote. Quand je l'ai ouvert, c'était pour la maison. J'ai créé "coups de beuarrrh" un jour de coup de gueule. J'ai préparé une section dessin, pour laquelle je dessine des dessins que je ne scanne pas. Mon scanner est crade, sous le bureau de l'ordi. Je ne pensais pas me servir de ce blog pour raconter ça. Sauf que j'en ai besoin. Pour lui, pour moi.


Je suis rentré à la maison, il était 18h45.

Le temps de rentrer les courses, je monte dans mon bureau, pour peaufiner le résumé de la communication que je souhaite faire à  la journée de la Recherche Hippique, à Paris. Il ne me reste pas grand chose à faire mais, mine de rien, ça prend un temps fou!

A 20 heures, j'ai fini, enfin, il est temps de donner à manger aux animaux, les chèvres, les chevaux, les ânes, le chat et les chiens. Je n'ai jamais eu l'intention consciente de me retrouver avec autant d'animaux. Ce sont les désirs de ma compagne et moi qui, chemin faisant, nous ont amené à cette imposante ménagerie. Déjà, je suis quelqu'un de la ville, ado je ne me voyais jamais choisir de vivre à la campagne, alors des animaux, moi, à part un chien!

Quand j'entends les certitudes de mes élèves, après, on s'étonne que je rigole...

Alors, bon, c'est du boulot, mais on est toujours gagnant. On ne peut pas être perdant, quand on ne vous rend, outre quelques plans à la con pas vraiment méchants, que de l'affection.

Donc, il est huit heures, mission bouffe.

Je décide, pour changer, de commencer par rentrer les chèvres, ces emmerdeuses gueulardes (comme leurs maîtres...?) dont le talent le plus notoire est d'enrouler leur chaîne autour de tout ce qui traîne  et de pleurer pour qu'on vienne les chercher! Hop, vite fait, bien fait, les voilà rentrées. Je vais aller nourir les chiens, ces trous du cul (les biens nommés) qui bavent partout et nous obligent à nettoyer la cour de leurs déjections tous les deux jours.

Puis, je vois au loin quelque chose qui m'intrigue. Je vois Paolo, seul, entre les deux champs. Qu'est-ce qu'il fait? Qu'est-ce que ce  petit con de Lawney, un an et trois mois, m'a encore fait? Ce matin, il a défoncé une bonne partie des clôtures intérieures, pour aller manger l'herbe des ânesses. Heureusement que je bossais pas. Je me rapproche progessivement, et je vois finalement Lawney, tranquille, à sa place avec Domingo, le troisième cheval.
Bon, alors tout va bien...sauf que...

Paolo a une position vraiment étrange. Les postérieurs sont ramassés sous lui, un peu comme un mec bourré qui essaierait de tenir droit. Il a du mal à se tourner, je me rapproche, il me voit. Il hennit, il m'appelle, je sens l'angoisse dans ce son.

Putain de bordel de merde.

Je le caresse, je vois de la mousse à sa bouche, et du sang qui purulle de son nez. Je ne me pose pas de question. Je taille un sprint à la maison, je vais choper ce téléphone portable de merde que pour une fois, bien sûr, je n'ai pas sur moi. J'appelle le véto, je lui explique tous les symptômes. "Pardon, mais c'est qui à l'appareil?" J'aurais peut être dû me présenter.

Alors je lui explique tout, il me reconnaît, il arrive.

Je retourne voir Paolo, armé d'un licol pour le faire marcher. Ma première idée est que ça pourrait être une collique, et dans ce cas comme pour celui d'un bouchon, il faut emmener le cheval marcher, pour qu'il se calme, se détende.

Pas moyen, il a du mal à se déplacer, ou à garder l'équilibre, je ne sais pas.

Kaori arrive. Elle traverse le pré en courant. Après le véto, je l'ai appelée pour lui dire de rentrer vite car son cheval n'est pas bien du tout. Parmi les trois chevaux y a celui de Kaori, Paolo, le mien, Domingo, et le notre, Lawney. Donc c'est son cheval avant d'être le mien.

Pas rassurée, elle va chercher son stetoscope, et un thermomètre. 35,9 c'est léger. Très léger. Elle lui met une couverture de fortune. Mais bordel, il est 20h25, qu'est-ce qu'il fout, ce véto?

Il finit par arriver, injecte plein de produits. Paolo a un oedème. Probablement une collique, mais il ne peut rien faire de mieux. On continue d'essayer de faire avancer Paolo, mais c'est dur, et il finit par tomber. Il s'allonge. Quand un cheval va pas bien et qu'il s'allonge, c'est encore moins bon que le reste...

Kaori va chercher de la paille, plein de paille. Le véto s'en va, il a fait ce qu'il pouvait. Je vais le régler et son discours, en plus de l'attitude générale du cheval, ne me laisse pas trop rassuré. C'est un empoisonnement. Mais à quoi? Il faudra voir d'ici deux heures ce que ça donne.

Il n'en faudra pas tant.

Je retourne avec Kaori, qui reste près de son cheval. J'écarte les deux autres, ouvre un champ, ferme l'autre, pour qu'ils vaquent à leurs occupations.

On reste tous les deux, dans le noir avec notre lampe torche, avec lui allongé. Il souffre, il a du mal à respirer...Kaori lui demande de partir, qu'il a assez lutté. Moi, je chiale. Elle n'y résiste plus non plus. Elle retourne chercher de la paille. Et un autre drap.
 
Alors, je lui dis qu'il a toujours été gentil avec sa maîtresse. Que c'est un bon cheval, je lui parle, je le calme, tant bien que mal.

On le caresse, longuement, puis il s'en va...et on reste là, à pleurer tous les deux.

Il avait sept ans, ça faisait quatre ans qu'on l'avait avec nous. Il était excusif avec Kaori. Moi, il me tolérait, mais personne d'autre ne pouvait le monter. Il y avait de la complicité, avec lui. Il était dynamique, il n'avait peur de rien, il passait partout. C'était un chouette cheval et un bon copain.

Mais voilà, alors qu'il était tout le contraire de ça, ce coup-ci, il nous a fait faux bond. Il a lutté, lutté, il ne voulait pas partir. Il a toujours été le plus péchu, et forcément, on s'est toujours attendu à ce que l'un des autres ait un problème. Et ben non, forcément. C'est lui qui est parti. L'irremplaçable Paolo.

Et voilà, j'en chiale encore. Ryô qui chiale, c'est un peu comme un ciel breton en hiver sous la pluie: c'est pas fréquent, mais c'est violent.

Maintenant, faut retourner au boulot. Et tenir le coup pour la journée. Et aller à l'équitation ce soir. Ca va pas être simple, comme journée.

Il est là, pas loin, allongé dans un champ où je n'ose pas aller, j'espère que Kaori pourra voir un voisin agri pour qu'il nous le déplace. Domingo n'a pas fini de hennir, dès que Kaori alait monter Paolo, c'était parti. Il était son frêre, toute leur vie ils ont vécu ensemble.

Qui sera le dominant? Ne sera-t-il pas trop malheureux? Je me lève plein d'inquiétude et avec une journée de taf devant moi. Il devrait avoir droit de pas aller au boulot, quand un de ses animaux meurt.

Voilà, j'ai fait un skyblog sans fautes. Super. Mais j'en ai ressenti le besoin impérieux en me levant ce matin. J'avais besoin de laisser une trace de ce qui s'est passé. Il aura fallu trois heures trente pour qu'il s'en aille, alors que ce matin, ce midi, tout allait bien. Pour extrapoler, ça me fait penser à l'idée qu'il faudrait toujours parler à ceux qu'on aime avec douceur. Peut être que dans trois heures, ils auront disparu.

Je n'attend pas spécialement de réponse à ce sujet; vous faites ce que vous voulez, mais en tous cas, ce n'est pas le but recherché. Je voulais dire là l'amour que j'ai pour ce cheval, ce petit prétentieux à la pose classe, ce tout terrain athlétique et rapide, le cheval de ma moitié. Et mon cheval, un peu, aussi...


Adieu, Paolo, mon ami, tu vas terriblement nous manquer...



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Coups de beuâââââârhhh / Re: La grippe A, info ou intox?
« on: 24 September 2009 à 10h50 »
Il y a quelque chose de bizarre au foin qui est fait autour de la grippe A et de son vaccin. Sa gestion paraît aller droit dans la logique d'action de notre gouvernement et fait donc partie de son système de fonctionnement. Elle a donc tout à voir avec ce que celui-ci peut dire ou faire, au travers des propos de Nabotléon.

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Coups de beuâââââârhhh / Re: La grippe A, info ou intox?
« on: 24 September 2009 à 9h52 »
Pas d'accord, le discours de la grippe A me semble tout à fait coller aux problèes que tu poses.

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