Avis sur le "Scarabée Bleu" sorti cette semaine. Un nouveau super-héros porté sur le grand écran (warning, il y a un piège), qui a réussi (aux US du moins) à "détrôner" Barbie au box-office (et ce n'est pas un complot anti-féministe !!).
Tout d'abord : si votre Goldo-signo zodicalo est Conservateur ascendant Trumpiste, ce film n'existe pas et ne peut pas exister. C'est nécessairement un complot et un mensonge grandeur nature au même titre que le Covid-19.
Ensuite, si vous n'êtes pas mexicain dans l'âme, le film pourra vous paraître un (gros gros) poil lourdingue.
Enfin, soyez patients : la première demi-heure est très très longue. Une fois que le scarabée enfile le héros (oui, c'est bien dans ce sens-là qu'il faut lire), le film prend son envolée, a peu de temps morts et la fin arrive assez vite (le film dure 2h05 environ).
Gardons à l'esprit qu'à la base le film était destiné à (feu) HBO Max, avant d'être catapulté sur grand écran (au détriment, notamment, de Batgirl
). Ca se sent dans le scénario et les moyens limités qui font que le film reste assez "basique".
Les principaux défauts à mon goût :
- peu de background sur l'ensemble des personnages, surtout sur le "héros" du film ; à peine a-t-on droit à quelques explications sur la big bad du film (qui est juste une vilaine capitaliste intéressée par le pognon, tout ça parce qu'elle n'a pas ressenti d'amour familiale dans sa jeunesse... On croirait lire un comics Marvel des années 60 made in Stan Lee...)
- des persos et des situations pas crédibles (le tonton et la mamie surtout, je ne m'attarderai pas dessus), des grosses ficelles dans le scénario, des blagues dignes d'un film Marvel...
- une bande-son très plate; des chansons qui plairont sûrement aux jeunes, avec quelques classiques repris en mode latino, mais qui ne m'ont pas fait vibrer plus que ça
- la première scène post-générique : tellement prévisible...
Les principales qualités :
- on sent une vraie implication de l'ensemble des équipes pour faire de ce film une réussite, une lettre d'amour à la communauté latino dans son ensemble. Après, on accroche ou pas au ton général du film (ça n'a pas été ma came, désolé)
- la seconde scène post-générique qui a un petit côté méta...
- petite balise spoiler sur la fin du film :
- la scène où le scarabée s'accroche à Jaime et dévoile le costume et ses pouvoirs devant toute sa famille : on évite le syndrôme Peter Parker (ma plus grosse inquiétude avant d'aller voir le film), et d'avoir un ado pas sûr de soi faire une psychose sur ses nouveaux pouvoirs et comment vivre avec, tout en devant les cacher à sa famille, sa copine, ses profs, son employeur,...
- le combat final contre Carapax où l'on sent l'incapacité de Jaime a maîtriser les pouvoirs du Scarabée (car il refuse de se laisser dominer). On a presque droit à une scène Super Saiyen (Jaime pète un câble en pensant que Carapax a tué son père) et est à deux doigts de tuer Carapax. Deux possibilités à ce moment-là :
- il tue Carapax, et culpabilise tellement qu'il finit par assumer complètement la symbiose avec le Scarabée, et devient plutôt le Black Beetle, un justicier en mode Rorschach et on vire à l'hommage Moore (fantasme ultime mais tellement improbable dans ce genre de film grand public...)
- il a un/plusieurs flashback sur sa famille/son père/la fille pour qui il en pince, et retient son geste, fait preuve d'une grandeur d'âme incroyable (en mode Goku) en épargnant Carapax et la vilaine capitaliste qui finiront en prison à méditer comment se venger...
Et bin au final, ni l'une ni l'autre. C'est le Scarabée qui retient Jaime dans son geste et lui fait prendre conscience de l'erreur qu'il est en train de commettre s'il tue Carapax, notamment en lui partageant les souvenirs d'enfance de ce dernier. Carapax, qui se repend d'être devenu une marionnette de la vilaine capitaliste, se ressaisit et entraîne cette dernière dans une mort certaine (on est dans le monde des comics, donc les morts ne sont jamais vraiment morts...).
Quand je disais au tout début de mon long post qu'il y avait un piège sur le vrai super-héros... Car au final, Jaime est juste un "mannequin" qui se fait enfiler par le Scarabée et passe les 90% du temps à subir plutôt qu'à esssayer de se responsabiliser. Mais comme il faut un final joyeux, c'est quand même lui qui a le droit d'emballer la fille mignonne du film et s'envoyer en l'air avec elle...
Dernier point (et de taille au vu des remous que traverse Warner/DC depuis quelques temps) : le film est complètement déconnecté d'un quelconque univers partagé. Quelques rares références (notamment au début), mais aucun signe évident qui ne transparaît pour savoir si le film sera rattaché au feu-DCEU (si le film fait un four au box-office) ou au futur-DCU (s'il cartonne au box-office et qu'une suite est mise en production). Je comprends mieux le propos récent du réalisateur qui disait que Gunn/Safran étaient "très peu" intervenu sur le montage final du film. RDV dans quelques mois (avec d'éventuelles scènes supprimées ou concept-arts qui pourraient faire surface).
Au final, un film pas désagréable, ni extraordinaire. C'est déjà sensiblement mieux que Black Adam par exemple...
Posted on 19 August 2023 à 19h18
Je n'ai pas aimé Flash personnellement, à part les scènes avec Keaton et le magnifique "la justice League n'est pas très douée pour le suivi psychologique, croyez-moi j'en sais quelque chose", mais comparé à Secret Invasion, c'est dix fois meilleur...
J'en étais arrivé au stade où je regardais les épisodes en tâche de fond. Je n'ai fait ça que pour Miss Marvel, que j'ai trouvé juste médiocre, là c'était genre Kevin feige cherche à se faire virer avec indemnités, c'est pas possible autrement...
Je prie pour que Loki saison 2 relève le niveau ! J'arrête le MCU s'il est moins bon que le quart de la qualité de la saison 1. C'est pas trop exigeant, quand même...
The Flash est un film dédicacé aux fans ultimes du DC-verse, et en mode "Requiem" du Snyder-verse, fait avec les moyens du bord par Muschetti : condenser 3500 versions de scénarios existants, un budget limité, une pression énorme des producteurs, un acteur principal qui était déjà parti en cacahouètes...
C'était une connerie profonde de sortir un tel film sur grand écran, mais il n'empêche que j'ai adoré personnellement car je l'ai trouvé plus fidèle (dans l'esprit) au Flashpoint original (celui de Johns écrit en 2011), contrairement à l'adaptation animée qui avait sabré la meilleure scène du comic ou la version CW qui manquait d'ambition.
Quant à Secret Invasion, Miss Marvel ou Loki, je ne vois pas très bien à quoi tu fais référence...